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Tunisie : le pays traverse l'une des périodes les plus difficiles de son histoire

Xinhua | 11.02.2021 12h42

Le chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi, a souligné, mercredi, que son pays "traverse l'une des périodes les plus difficiles de son histoire", en référence à la grave crise politique qui ne cesse de paralyser les plans économique et social du pays.

Cité par la présidence du gouvernement dans un communiqué, M. Mechichi s'est réuni avec un certain nombre d'experts et de spécialistes en droit constitutionnel et de doyens d'universités de droit, afin de s'éclairer sur leurs opinions sur la crise liée au récent remaniement ministériel, qui reste encore en suspens, malgré l'approbation du parlement.

"La Tunisie vit l'une des périodes les plus difficiles de son histoire, que ce soit au niveau économique, social, constitutionnel ou encore institutionnel", a commenté M. Mechichi, "la voie démocratique qui s'est construite depuis dix ans nous oblige, tous, d'en préserver les acquis et les consolider".

"Les difficultés et les divergences, au niveau des lectures juridiques et constitutionnelle, nécessitent un recours à l'opinion des spécialistes, aux connaisseurs et à l'expérience en la matière", a-t-il estimé.

Bien qu'ils aient eu la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP, parlement), le 26 janvier, les onze ministres concernés par le remaniement ne peuvent pas exercer leurs fonctions puisqu'ils n'ont pas encore été convoqués par Kaïs Saïed pour prêter serment.

"Cette situation nous renvoie au retard dans l'installation de la Cour constitutionnelle, spécialisée dans la résolution de pareils litiges", a commenté le chef du gouvernement, appelant dans ce contexte à accélérer le processus de l'élection de cet organe vital dans les plus brefs délais.

Professeur de droit public à l'Université des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, Haykel Ben Mahfoudh, a déclaré que diverses opinions et positions ont été exposées concernant le remaniement ministériel, considérant que la crise "est fondamentalement politique et nécessitait des solutions politiques en plus des solutions juridiques dans le cadre de la constitution".

Ben Mahfoudh a espéré qu'indépendamment des options disponibles, "il ne devrait pas y avoir quelconque pratique qui s'écarte du cadre constitutionnel afin de ne pas déclencher des futurs litiges (...) il est donc impératif de rester dans un cadre qui garantit la préservation de la transition démocratique".

Parmi les solutions disponibles, le professeur de droit a cité une certaine médiation et de possibilité d'arbitrage, ou de poursuite des négociations entre les sommets du pouvoir en Tunisie.

Pour sa part, le président de la République, Kaïs Saïed, semble être déterminé à poursuivre sa démarche en refusant de recevoir les ministres approuvés par le parlement pour raison de la présence de soupçons de corruption et de conflits d'intérêts.

Ce mercredi même, le président Kaïs Saïed s'est réunit, au palais de Carthage (banlieue nord de Tunis), avec un certain nombre de députés de l'Assemblée des représentants du peuple.

La réunion a été consacrée à discuter de la situation politique dans le pays, notamment les causes de la crise actuelle en relation avec le serment constitutionnel des nouveaux ministres ainsi que les circonstances du remaniement ministériel outre les solutions proposées pour en trouver une issue.

Selon le président Kaïs Saïed, cette issue doit principalement reposer sur le respect de la suprématie du la Constitution et le respect des institutions de l'Etat.

Tout en réitérant sa volonté d'appliquer la Constitution à la lettre, il a affirmé que "nous sommes dans un pays libre (...) la solution à la crise actuelle consiste à respecter le texte constitutionnel et non via des interprétations, qui, à première vue, s'avèrent justes mais qui cachent, en profondeur, une transgression fondamentale de la Constitution".

Et d'insister que la crise actuelle ne pourrait pas être résolue "en recherchant une issue juridique impossible".

(Rédacteurs :Yishuang Liu, 孙晨晨)
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