Dernière mise à jour à 09h00 le 03/02
Les pays africains doivent investir en priorité dans l'assainissement et le traitement des eaux usées dans le cadre de leurs programmes respectives de relance post-pandémique, a déclaré mardi une responsable du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).
Leticia Carvalho, directrice de la branche Marine et Eau douce du PNUE, a déclaré que la rénovation des infrastructures d'assainissement de l'Afrique permettrait de renforcer les efforts du continent pour surmonter les chocs causés par la pandémie et parvenir à une croissance inclusive.
"Tandis que le monde entier cherche à reconstruire en mieux après le COVID-19, il est essentiel de donner la priorité aux infrastructures de traitement des eaux usées et d'assainissement en Afrique", a affirmé Mme Carvalho à l'occasion du lancement du premier "Atlas de l'assainissement et des eaux usées en Afrique", un document compilé par le PNUE en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD).
Cet atlas, qui a été développé sur une période de quatre ans, vise à évaluer les progrès de l'Afrique dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) consacrés à l'assainissement et à la gestion des eaux usées.
Il appelle notamment à changer de politiques dans ce domaine, à trouver des financements innovants, à nouer davantage de partenariats stratégiques, et à cultiver un véritable engagement communautaire pour revitaliser les programmes d'hygiène et d'assainissement en Afrique.
La publication de cet atlas, qui fait partie d'un projet en quatre ans conjointement mis sur pied par le PNUE, la BAD et l'organisation norvégienne à but non lucratif GRID-Arendal, a permis de mettre en lumière l'état actuel des systèmes d'assainissement et de gestion des eaux usées en Afrique.
Il a également mis en évidence l'interdépendance entre l'homme, la santé des écosystèmes et l'économie circulaire, ainsi que leur rôle dans le développement socio-économique du continent.
Selon l'atlas, plus de la moitié de la population de 34 des 38 pays d'Afrique subsaharienne n'a même pas accès aux installations nécessaires pour se laver les mains.
Mme Carvalho a souligné que les pays africains étaient en mesure d'atteindre d'ici 2030 l'ODD n°6 - qui porte sur l'accès universel à l'eau propre et à l'assainissement - sous réserve de financements solides et de nouvelles politiques progressives.
Wambui Gichuri, vice-présidente par intérim de la BAD en charge de l'Agriculture et du Développement humain et social, a déclaré que les pays africains devaient partir en quête de nouvelles sources de financement dans le domaine de l'assainissement, afin de promouvoir la santé publique et de stimuler la croissance sur le continent.
"L'Afrique ne peut pas être une société saine sans un accès adéquat à l'eau potable, à l'assainissement et à l'hygiène. Le nouvel Atlas de l'assainissement et des eaux usées en Afrique permettra de guider les investissements stratégiques à venir", a affirmé Mme Gichuri.
Clever Mafuta, responsable du programme de gestion des déchets de GRID-Arendal, a quant à lui indiqué que cet atlas était une mine d'informations sur les innovations susceptibles de faire évoluer les systèmes d'assainissement et de gestion des eaux usées en Afrique.