Dernière mise à jour à 09h07 le 25/08
La délégation de médiation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), dirigée par l'ancien président nigérian Goodluck Jonathan, a conclu samedi soir le second tour de négociation avec les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui a forcé le président malien Ibrahim Boubacar Keïta à démissionner.
A la sortie du ministère de la Défense, le chef de la délégation M. Jonathan a déclaré à la presse que ce n'est pas la première fois que les militaires interviennent dans la politique du Mali, et que tout le monde, y compris les mutins, veulent que le pays sorte correctement de la crise.
"Nous avons pu nous entendre sur certains points, mais pas encore sur l'ensemble des points de discussions", a déclaré M. Jonathan.
Des désaccords ont obligé la mission de la CEDEAO à prolonger son séjour au Mali. La mission aurait dû rencontrer dimanche les ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU, mais la rencontre a été reportée.
Pour sa part, le porte-parole du CNSP, Ismaël Wagué, a dit que "les discussions continuent. On a eu des points de compromis sur certains aspects et la négociation va se poursuivre demain".
Selon une source proche du vice-président du CNSP le Colonel Diaw, le CNSP a proposé à la mission de la CEDEAO une transition de trois ans dirigée par un militaire avec un gouvernement composé majoritairement de militaires.
Mais officiellement, ni le CNSP ni la mission de la CEDEAO n'ont livré davantage de détails à la fin de la journée. M. Jonathan a annoncé vouloir tout préciser à la fin (des négociations) au lieu de distiller les informations au compte-goutte.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, démocratiquement élu, a annoncé mardi soir sous la pression des soldats mutins sa démission ainsi que la dissolution de l'Assemblée nationale et celle du gouvernement de Boubou Cissé.
La CEDEAO, bloc régional composé de 15 Etats membres, a décidé, quelques heures après la démission forcée de M. Keïta, de suspendre le Mali de tous ses organes de décision, de fermer toutes les frontières aériennes et terrestres, et d'arrêter tous les flux et transactions économiques, commerciaux et financiers de ses pays membres avec le Mali.