Dernière mise à jour à 09h20 le 17/03
Le Conseil des représentants des blocs parlementaires tunisiens à l'Assemblée des représentants du peuple (parlement) a appelé, lundi, le gouvernement d'Elyes Fakhfakh à fermer complètement les frontières terrestres, maritimes et aériennes pour empêcher l'émergence et la propagation du nouveau coronavirus (COVID-19).
A l'issue d'une séance exceptionnelle qu'il a présidé, le président du parlement tunisien, Rached Ghanouchi a déclaré aux médias que la sonnette d'alarme est désormais déclenchée appelant ses compatriotes à "faire preuve de conscience citoyenne et responsable face à un danger qui menace tout le pays, avant que la donne ne devienne chaotique et intraitable".
A noter, dans ce sens, que les travaux de ce conseil exceptionnel ont porté sur des propositions devant être soumises, ce soir ou demain matin, au cabinet du chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, afin de contribuer dans la lutte contre le COVID-19 et atténuer l'impact de son éventuelle propagation à grande échelle dans les 24 provinces du pays, d'après des données recueillies par Xinhua.
A cette occasion, M. Ghanouchi a déclaré que "les mesures prises, jusqu'à présent pour empêcher la propagation du nouveau virus, COVID-19, demeurent encore insuffisantes", invitant le gouvernement à traiter de manière plus sérieuse et stricte cette épidémie.
Et d'ajouter que "la plupart des cas infectés par le coronavirus sont importés de l'étranger (...) il est nécessaire de travailler pour réduire la contamination autant que possible d'une part et sensibiliser les citoyens et les exhorter à rester chez eux, d'autres part".
Le chef du parlement tunisien a, par ailleurs, manifesté son mécontentement quant à une certaine indifférence d'une catégorie de la population, qui "sous-estime cette épidémie, malheureusement, en poursuivant de vivre normalement avec des rassemblements inutiles dans les cafés, mosquées, rues, parcs et terrains de jeux".
Pire encore, a-t-il regretté, une autre catégorie a paniqué de manière exagérée, ce qui les a poussés à acheter de la nourriture précipitamment, en grandes quantités.
M. Ghannouchi a appelé les Tunisiens à "renforcer et concrétiser la solidarité nationale en cette période critique et à tendre la main aux plus vulnérables et aux pauvres et à leur fournir au moins des denrées alimentaires de base, d'autant plus qu'un grand nombre de travailleurs seront en chômage après la fermeture de leurs sources de revenus".
Dans ce contexte, il a réclamé l'appui populaire au fonds, lancé récemment par le ministère des Finances, pour lutter contre l'épidémie de coronavirus et réduire ses répercussions économiques et sociales.
Dans le cadre du suivi de la situation épidémiologique en Tunisie, la présidence du gouvernement tunisien a annoncé qu'une série de séances de travail ministérielles se tiendront tout au long de lundi pour étudier un certain nombre de décisions supplémentaires pour lutter contre la propagation du COVID-19, soulignant que ces décisions seront annoncées tard dans la journée.
Jusqu'au dimanche 15 mars courant, le ministère tunisien de la Santé a pu détecter 20 cas de COVID-19 confirmés dont 11 cas exportés et 9 cas de contamination communautaire locale.