Dernière mise à jour à 16h45 le 16/03
Au lieu de faire la queue devant les pharmacies ou de participer à la frénésie des achats en ligne, les étrangers résidant à Shanghai ayant besoin d'acheter des masques pour lutter contre le coronavirus vont désormais pouvoir passer des commandes d'une manière plus pratique, en composant une « hotline spéciale masques ».
En appelant le centre d'appels de Shanghai au 96-22-88, une ligne d'assistance téléphonique dédiée, les étrangers à Shanghai pourront ainsi se renseigner sur les masques, les efforts actuels de confinement du coronavirus et autres détails liés à l'épidémie. Le centre d'appels de Shanghai a une histoire de plus de 10 ans. Environ 100 000 étrangers sont restés à Shanghai au milieu de l'épidémie de coronavirus. Jusqu'à présent, aucun cas d'infection n'a été signalé parmi eux.
Pendant les vacances de la Fête du Printemps en janvier, la hotline a reçu des milliers de demandes, dont la plupart concernaient l'achat de masques.
« Lorsque vous communiquez avec des étrangers, il est très important de parler avec précision », a commenté Sarah Leanne Sharman, une Britannique qui travaille à Shanghai depuis cinq ans. Comme elle parle anglais et chinois, elle est aujourd'hui chargée d'aider les agents du centre d'appels lorsqu'ils ont des difficultés à communiquer et à comprendre l'anglais. Ces derniers jours, cette femme de 36 ans a été occupée à expliquer à ses collègues chinois les noms appropriés pour le coronavirus utilisés par l'Organisation mondiale de la santé .
Outre les services en anglais 24h/24, la hotline propose aussi des services en français, japonais, allemand, russe, espagnol et arabe. Les agents qui reçoivent des appels apprendront aux étrangers comment prendre rendez-vous pour acheter des masques depuis chez soi et comment se préparer le matériel requis pour les rendez-vous.
Pour une ville cosmopolite comme Shanghai, prendre des mesures de confinement des virus, comme fournir aux citoyens suffisamment de masques, a été difficile compte tenu de sa population de 24 millions d'habitants.
De leur côté, le gouvernement local, les entreprises et les résidents ont fait de gros efforts pour augmenter la capacité de production de masques. Le gouvernement municipal de Shanghai a encouragé les usines de masques locales à reprendre leurs activités et à étendre leurs capacités, en offrant un soutien financier tel que la réduction des loyers et des incitations fiscales aux entreprises qui ont contribué à la lutte contre l'épidémie.
Certains résidents de Shanghai se sont portés volontaires pour travailler de nuit pour les usines de masques tandis que les entreprises d'autres industries, y compris les fabricants de produits à base de soja et les ateliers reconvertis, ont ajouté de nouvelles lignes de production de masques.
Mais au lieu de se démener pour acheter des masques et regarder la télévision saturée de nouvelles liées aux coronavirus, ce que les personnes touchées par l'épidémie veulent vraiment, c'est que la lutte contre le coronavirus connaisse un revirement, que la vie revienne à la normale et que chacun puisse enfin respirer profondément à l'extérieur sans masque.
Les nouveaux cas chinois confirmés chaque jour d'infection à nouveau coronavirus en dehors du Hubei, la province épicentre de l'épidémie, ont baissé pendant 14 jours consécutifs jusqu'au 3 mars, mais les experts restent prudents, appelant à poursuivre les efforts pour renforcer la recherche et le confinement du coronavirus.
Comme de nombreux étrangers à Shanghai, la vie de Sarah Leanne Sharman a également été perturbée par l'épidémie. Elle travaille maintenant une fois tous les trois jours et cuisine pour elle-même car la plupart des endroits à proximité sont fermés. Et du fait de l'épidémie, elle n'a pas pu promener son chien autant qu'avant. « Pour moi, la première chose que je ferai après l'épidémie sera de sortir dîner et d'emmener mon chien au parc », a-t-elle déclaré.