Dernière mise à jour à 09h51 le 17/10
La Chine est le principal partenaire dans la concrétisation du programme national d'alimentation scolaire intégré, visant à améliorer le taux de scolarisation et de rétention des enfants béninois à l'école, a estimé le ministre d'Etat chargé du Plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchané, lors d'une interview accordée récemment à Xinhua.
"La contribution de la Chine à la phase opérationnelle de ce programme national à travers un don d'assistance alimentaire de 3.800 tonnes de riz pour une valeur 30 millions de yuans, soit environ 4,21 millions de dollars, a véritablement permis au gouvernement béninois d'atteindre de bons résultats", a-t-il indiqué.
Pour ce responsable, le gouvernement béninois a voulu ce faisant réduire la faim chez les écoliers, afin qu'elle ne constitue plus un obstacle à leur épanouissement.
"Il nous est apparu que renforcer et amplifier notre action sur les cantines scolaires était primordial. C'est pour cela qu'à partir de 2016, nous avions d'abord mis en place un programme qui a permis de nourrir 31% des écoles primaires publiques béninoises via des cantines scolaires, soit un effectif de 351.000 écoliers. Une année plus tard, nous avions poursuivi en portant ce taux à 51% des écoles, soit 537.400 enfants", a-t-il souligné, précisant que le prochain défi pour l'exécutif béninois est l'élargissement du programme à toutes les écoles primaires et publiques du pays.
Mais avant d'atteindre l'objectif fixé par le gouvernement pour les prochaines années, Firmin Semassa Colico, directeur de l'Ecole primaire publique de Toyoyomè dans la circonscription scolaire de Cotonou lagune, loue déjà les mérites de ce programme de cantine scolaire pour les établissements béninois.
"Je prends comme exemple mon école : nous y avons constaté un accroissement des effectifs d'année en année. L'année dernière, nous avions 329 inscrits et cette année, nous sommes déjà à 389 écoliers", a-t-il dit, estimant que cette adhésion massive des apprenants à son établissement est liée à l'existence d'une cantine scolaire.
Pour le ministre Tchané, ces résultats plutôt probants dans la mise en œuvre du programme national d'alimentation scolaire intégré sont dus à la dynamique de coopération tripartite tissée entre le Bénin, la Chine et le Programme alimentaire mondial (PAM).
"La Chine pour le financement et l'assistance, et le PAM pour la mise en œuvre de cette assistance, avec le soutien de la partie béninoise. Nous souhaitons poursuivre cette coopération tripartite jusqu'à ce que nous soyons en mesure de mettre en place une structure nationale capable d'exécuter ce programme dans les mêmes conditions que celles du PAM", a-t-il affirmé.
En réalité, a-t-il souligné, le gouvernement béninois a sollicité la participation de la Chine en vue de bénéficier de l'expertise de cette dernière dans le domaine agricole, mais aussi de lutte contre l'insécurité alimentaire.
Cependant, a-t-il fait observer, pour atteindre de meilleurs résultats dans le cadre de ce programme d'alimentation scolaire, le gouvernement béninois doit pouvoir résoudre un certain nombre de problèmes qui se posent dans sa mise en œuvre.
Pour le représentant du PAM au Bénin, Guy Mesmin Adoua, ce mode de coopération tripartite mis en œuvre au Bénin peut être pris comme référence.
"C'est un modèle qu'on aimerait partager avec d'autres pays de la sous-région, surtout au vu des résultats obtenus au Bénin par le programme d'alimentation scolaire", a-t-il déclaré.
"Les chefs d'Etat africains s'engagent de plus en plus dans de tels programmes, et font face aux mêmes difficultés de ressources et de gestion", a-t-il poursuivi avant d'ajouter qu'"avec ce modèle de coopération tripartite, le Bénin est en train de montrer l'exemple".
"Plutôt que ce riz soit vendu ailleurs, il va contribuer à une fonction essentielle, à savoir l'éducation des enfants : le capital humain", a-t-il conclu.