Dernière mise à jour à 08h38 le 25/10
Les pourparlers de paix visant à apporter la paix durable et l'harmonie au Burundi, pays membre de la Communauté d'Afrique de l'Est, ont été bloqués mercredi en raison de l'absence du gouvernement du Burundi.
À la date du mercredi soir, les représentants du gouvernement du président Pierre Nkurunziza ne s'étaient pas présentés à Arusha, ville touristique du nord de la Tanzanie et lieu du cinquième cycle de ces pourparlers.
Cela a contraint l'ex-président tanzanien Benjamin Mkapa, facilitateur de ces négociations, à les reporter, potentiellement à jeudi, selon des sources proches des négociations.
Toutefois, des négociations informelles se poursuivent dans une loge touristique en périphérie d'Arusha, impliquant principalement les dirigeants de l'opposition en exil.
Des responsables des partis d'opposition, arrivés directement par avion depuis Bujumbura, étaient également présents, mais aucun responsable du parti au pouvoir, le Conseil national pour la Défense de la Démocratie - Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD).
Le dirigeant du parti d'opposition en exil Uprona, Charles Nditiye, a indiqué qu'il n'y avait aucun sens à continuer le dialogue de paix sans participation du gouvernement en place.
"Je ne vois aucune perspective si le gouvernement n'est pas représenté", a-t-il dit aux journalistes.
M. Nditiye, qui est basé en Belgique, a indiqué que près de 60 représentants de divers partis politiques du Burundi étaient présents, y compris des membres du Conseil national pour le respect de l'Accord d'Arusha pour la paix et la Réconciliation au Burundi, de la Constitution et de l'Etat de droit (CNARED), une coalition souple d'exilés burundais actifs principalement en Europe.
Un autre dirigeant d'opposition, Chauvineau Mugwengezo, a lui-aussi exprimé son inquiétude sur la lenteur des efforts de médiation.
Il a appelé les politiques du Burundi à trouver un terrain d'entente qui permettra la réalisation de la paix dans leur pays par le bias de dialogue.
M. Mugwengezo, président du parti UPD, a reproché au gouvernement de n'avoir pas envoyé de représentants à ces pourparlers, dénonçant un signe de manque d'implication.
Il a appelé les dirigeants régionaux au sein de la CAE à apporter tout le soutien nécessaire à l'ex-président Mkapa et à son équipe de médiation.
Lancé en décembre 2015, le dialogue entre les partis au Burundi vise à trouver une solution à la crise politique au Burundi, mais les quatre cycles précédents n'ont fait aucune avancée concrète.
Le Burundi est plongé dans une crise politique depuis avril 2015, quand le président Pierre Nkurunziza a pris la décision controversée de briguer un troisième mandat, et a remporté les élections en juillet 2015. Cette candidature a soulevé une levée de boucliers de l'opposition et de groupes de la société civile, provoquant une vague de manifestations, des violences et même un coup d'Etat avorté en mai 2015.