Dernière mise à jour à 09h26 le 22/12
La crise socio-politique en cours au Togo depuis août dernier est un risque majeur qui "pèserait" sur la mise en œuvre de la loi de finances 2018 qui consacrera 44,5% des ressources aux secteurs sociaux.
Le ministre de l'Economie et des Finances Sani Yaya a tenu ces propos mercredi dans son allocution devant l'Assemblée nationale qui a adopté ce budget équilibré en ressources et en charges à 1321,9 milliards FCFA, soit 2,39 milliards de dollars.
"L'un des risques majeurs qui pèserait sur la mise en œuvre de la présente loi de finances serait la persistance de la crise socio-politique que traverse notre pays", a déclaré M. Yaya.
"C'est pourquoi le gouvernement en appelle à l'apaisement de la situation socio-politique pour favoriser un climat propice aux affaires et à l'investissement", a-t-il ajouté.
Le vote de la loi de finances 2018 intervient en pleine crise socio-politique marquée, depuis août dernier, de marches de contestation à répétition les jours ouvrables à l'appel d'une Coalition de 14 partis de l'opposition pour exiger des réformes politiques.
La Coalition peine à s'accorder avec le gouvernement sur les réformes constitutionnelles et met la pression par des manifestations, exigeant même le départ du chef de l'Etat Faure Gnassingbé qui a été réélu en 2015 et dont le mandat s'achèvera en 2020.
Dama Dramani, le président de l'Assemblée nationale, se prononçant sur l'adoption de la loi de finances, a fait part de ses inquiétudes et a insisté sur les "graves perturbations" que la crise socio-politique a causées à l'économie togolaise.
Pour le moment, le gouvernement et la Coalition des 14 partis sont à couteaux tirés sur le format et les participants à un dialogue annoncé par le chef de l'Etat togolais en vue d'une sortie de crise. Divers membres du gouvernement annoncent imminent ce dialogue qui pourrait se tenir sans un médiateur étranger.
Dans ce climat tendu, le ministre de l'Economie et des Finances a rappelé des avancées accomplies par le gouvernement dans la mise en œuvre de différentes réformes.
Les réformes ont permis, a-t-il expliqué, de stabiliser le cadre macroéconomique en offrant au Togo des conditions économiques favorables marquées par un taux de croissance en progression, une inflation maîtrisée, une gestion satisfaisante des finances publiques et une amélioration de notre compte extérieur.
"Malgré ces avancées, la pauvreté surtout en milieu rural, le niveau du chômage, du sous-emploi, en particulier chez les jeunes, demeurent des défis préoccupants", a souligné le ministre Sani Yaya.