RDC : le président Joseph Kabila a lancé une conférence sur la paix dans le Kasaï

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a lancé ce lundi à Kananga, la conférence sur la paix et réconciliation dans l'espace du Grand Kasaï, après plusieurs mois des conflits dans cette partie centrale du pays.

"Cette conférence qui ouvre ses portes constitue l'aboutissement des efforts de nos forces de l'ordre et de sécurité avec le soutien des populations du grand Kasaï, drame causé par les fils et filles du Kasaï", a déclaré M. Kabila, lors de son discours d'ouverture.

Le président de la RDC, qui a pris la parole devant la représentation des membres venus de toutes les cinq provinces de l'espace Kasaï, a demandé à chacun de faire un examen de conscience sur la responsabilité dans ce qui est arrivé à cause des égos de chacun et de la manipulation socio-mystico-politicienne.

"Comment nous sommes descendus si bas pour déshumaniser nos propres soeurs et frères et même des étrangers", s'est étonné M. Kabila, avant d'ajouter que "les réponses à cette question doivent être apportées par les conférenciers avant de passer à une tout autre étape".

Le président de la RDC, lors de son discours à Kananga, a également dénoncé les attitudes et la complicité des ONG, des confessions mais aussi des acteurs politiques, et surtout de la désinformation sur la situation dans l'espace Kasaï.

Selon lui, en 1959-1960, l'espace Kasaï a connu les mêmes horreurs et ça se répète par ce que la justice n'a pas joué son rôle.

"J'exige que la justice soit faite, et aucun responsable à degrés divers ne doit échapper à celle-ci, afin que les responsabilités soient établies et aucun auteur des crimes ne devrait échapper à la sanction, unique moyen de dissuader ceux qui s'aventureraient. Les erreurs commises dans la gestion du pouvoir coutumier doivent être évitées", a déclaré le président.

Par la même occasion, Joseph Kabila a appelé les fils et filles de l'espace Kasaï à dépasser l'étape de la réconciliation et réparation, pour passer à l'étape du développement pour que tous les projets en arrêt à cause de cette insécurité.

"Je réitère mon appel aux jeunes à se faire enrôler massivement pour aller aux élections car la sécurité est garantie. Que nos frères et soeurs qui ont fui cet espace rentrent sur leurs terres pour cet exercice démocratique important", a-t-il conclu.

Depuis l'année passée, l'espace du Grand Kasaï est tombé dans une atrocité suite aux combats entre la police appuyée par l'armée, aux éléments de la milice du défunt chef traditionnel Kamuina Nsapu, tué au combat l'année dernière par les forces de l'ordre.

L'ONU a dénombré plus de 30.000 personnes déplacées en dehors de la province fuyant les combats. L'église catholique a par ailleurs parlé de plus de 3.000 personnes qui ont trouvé la mort dans ces mêmes combats et plusieurs villages détruits dans la région du Kasaï depuis le mois d'octobre de l'année dernière.