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Confession d'un repenti de Boko Haram

Xinhua | 05.09.2017 08h35

Regardant en arrière les crimes qu'il a commis contre l'humanité, Auwal Ismaaela, un haut commandant repenti du groupe terroriste Boko Haram, a estimé qu'il vivrait probablement le reste de sa vie regrettant les atrocités commises par lui et d'autres combattants.

Bien qu'il prétendait s'être repenti maintenant, et se soit rendu volontairement à l'armée nigériane récemment, il est sans doute gêné par son passé.

M. Ismaaela s'est rendu lorsque les troupes gouvernementales ont intensifié leurs efforts pour éliminer les membres restants du groupe terroriste au Nigeria.

Sa reddition à l'armée a été rapidement suivie d'une confession dans laquelle le commandant du groupe terroriste a déclaré avoir joué un rôle important dans l'enlèvement de plus de 200 lycéennes de Chibok, une ville dominée par les chrétiens dans l'Etat de Borno, au nord-est du pays en avril 2014.

"Il est regrettable que mon cerveau ait été lavé et j'aie été induit en erreur, non seulement sur les enlèvements, mais aussi sur les meurtres de mon propre peuple innocent", a déclaré M. Ismaaela aux enquêteurs.

"J'ai profondément regretté mes actes", a-t-il affirmé, notant que ses péchés étaient innombrables.

Parmi ses nombreux regrets, il vivrait le reste de sa vie sans sa jambe droite et avec un corps partiellement brûlé - les vestiges d'un combat insensé contre son pays et ses compatriotes.

Au milieu de nombreux massacres de personnes innocentes et actes de destruction de propriétés à travers le nord-est du Nigeria, M. Ismaaela et un autre repenti de Boko Haram nommé Abu Hafsat ont tué des jeunes et d'autres élèves dans la région de Madagali, dans l'État d'Adamawa, situé aussi dans la région du nord-est.

Entre 2014 et 2015, il a dirigé de nombreuses opérations terroristes qui ont conduit à l'invasion d'une douzaine de villes dans la région du nord-est du Nigeria.

Même ses parents n'étaient pas épargnés par la violence. En 2014, M. Ismaaela a mené ses cohortes dans sa ville natale de Madagali, où ils ont tué des élèves et des jeunes à l'Ecole secondaire centrale de la région de Sabon Gari.

"Dans l'une des opérations, j'ai enlevé ma femme nommée Maryam", a révélé le terroriste repenti.

Maryam a eu deux enfants avec lui plus tard dans la forêt de Sambisa, le plus grand camp d'entraînement de Boko Haram dans l'Etat de Borno.

Avant que les terroristes ne soient chassés de la forêt de Sambisa, l'endroit était une "terre d'horreur", a rappelé M. Ismaaela.

"Des femmes ont été violées, parfois publiquement. Les enfants sont morts de malnutrition et de maladies alors que la condition de vie devenait de plus en plus sévère. Comme il n'y avait pas de nourriture dans le camp, les gens mourraient tous les jours à cause de la faim", a-t-il déclaré.

Malgré le fait qu'il a perdu sa jambe droite dans un échange de feu avec des troupes gouvernementales à Konduga, une autre zone fréquemment attaquée dans l'État de Borno, M. Ismaaela n'a pas cessé de se battre pour Boko Haram.

Il a fait indiqué que le pivot de Boko Haram, Abubakar Shekau, lui a donné un tricycle dont il se servait pour mener diverses opérations avant de se rendre finalement.

Citant plusieurs raisons pour sa reddition, M. Ismaaela s'est rendu compte que les sermons, l'endoctrinement barbare et les atrocités commises dans tous les camps de Boko Haram "étaient trompeurs".

"Je me suis volontairement rendu à l'armée parce que j'en ai assez de l'assassinat et des combats insensés. Je me suis rendu compte que nos gens ont fait recours au vol et à toute sorte d'atrocité contrairement à l'enseignement et à la pratique de l'islam", a-t-il ajouté.

M. Ismaaela, actuellement détenu dans un centre de détention militaire dans la région du nord-est, a promis de coopérer avec les militaires nigérians en fournissant des informations utiles sur les emplacements et les cachettes des autres commandants supérieurs du groupe.

Son excuse est en train d'être examinée par les autorités nigérianes.

Plus de 100 membres de Boko Haram et certains commandants du groupe se sont rendus à l'armée nigériane au cours des dernières années, sachant très bien que leurs actions sont devenues hostiles à l'intérêt général et au bien-être de la nation et des pays voisins tels que le Cameroun, le Niger et le Tchad.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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