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Burkina : hommage national au président de l'Assemblée nationale

Xinhua | 25.08.2017 09h51

La cérémonie d'hommage national au président de l'Assemblée nationale, Salifou Diallo, décédé samedi dernier à Paris a eu lieu jeudi à Ouagadougou en présence du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, et des présidents du Niger, Mahamoudou Issoufou et de la Guinée, Alpha Condé.

Après les sièges du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP-pouvoir) et de l'Assemblée nationale où des hommages ont été rendus à l'illustre disparu, tôt dans la matinée, la dépouille mortelle a été conduite au Palais des sports à Ouaga 2000 pour un hommage national.

Les corps constitués, les délégations étrangères, les partis politiques amis venus de l'étranger et le Parlement de la CEDEAO se sont recueillis sur la dépouille de Salifou Diallo exposée au Palais des sports.

Dans son allocution, le président de l'Internationale socialiste/section Afrique, Emmanuel Goulou, a indiqué que Salifou Diallo était un combattant qui a gagné des batailles et qui se battait pour le progrès social du Burkina et de l'Afrique. "C'est un panafricanisme avec un très grand regard", a-t-il dit.

Le chef de la délégation nigérienne, Mohamed Bazoum, a témoigné que le défunt était très engagé, un homme de conviction, rigoureux avec un esprit dogmatique. Selon lui, "c'est son pragmatisme qui a fait son succès en politique", affirmant que Salifou Diallo avait une convivialité républicaine, car il avait des amis dans la société civile, les syndicats, les partis politiques.

Le chef de file de l'opposition burkinabè, Zéphirin Diabré, a dit que M. Diallo est un homme de conviction et un homme pragmatique qui savait reconnaître son erreur. "Il a laissé un grand chantier qu'il n'a pas achevé", a-t-il témoigné, précisant qu'il avait en lui des valeurs pour renforcer la démocratie et la bonne gouvernance.

Après le recueillement et les discours pour rendre hommage à Salifou, le président Kaboré l'a fait élever au rang de Grand-croix à titre posthume.

Des délégations étrangères venues du Bénin, du Ghana, de la Côte d'Ivoire, du Mali, du Niger, du Togo et du Tchad ont pris part à la cérémonie d'hommage national.

Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a décrété mardi un deuil national de 72 heures à compter de mercredi et ce jusqu'à vendredi, date de l'inhumation de M. Diallo à Ouahigouya, sa ville natale.

M. Diallo, 60 ans, a été retrouvé mort dans une chambre d'hôtel à Paris en France, mais les circonstances de sa mort ne sont pas encore dévoilées. Mais certains de ses proches disent qu'il était de passage à Paris après des soins dans un pays du Maghreb.

La brutale disparition de Salifou Diallo, président de l'Assemblée nationale et président également du Mouvement du peuple pour le Progrès (MPP, au pouvoir) est une lourde perte pour le Parlement, le parti et pour la nation entière", a écrit, lundi matin, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, dans le livre de condoléances.

Au Burkina Faso, en cas de vacance de la présidence de l'Assemblée nationale, le Parlement élit un nouveau président dans les quinze jours qui suivent la vacance si elle est en session. Dans le cas contraire, elle se réunit de plein droit.

Né le 9 mai 1957 à Ouahigouya (Nord), Salifou Diallo était un "fin politicien" qui a contribué à fortifier le régime de Blaise Compaoré, depuis un quart de siècle avant de faire défection en janvier 2014, dix mois avant la chute de M. Compaoré.

En 2008 alors que le torchon brûle entre lui et certains dirigeants du parti très proche de Compaoré, il sera démis de ses fonctions avant d'être envoyé loin comme ambassadeur en Autriche.

En janvier 2014, Salifou Diallo et deux autres personnages du CDP, Simon Compaoré et Roch Marc Christian démissionnent en signant une lettre ouverte, dans laquelle ils dénoncent un manque de démocratie au sein du parti.

Ils seront suivis par plusieurs autres personnages de l'ex-parti majoritaire, pour fonder le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et rejoindre l'opposition conduite par Zéphirin Diabré, en lutte contre le projet de modification de la Constitution de M. Compaoré.

M. Diallo était depuis décembre 2015, président de l'Assemblée nationale et ensuite président du parti au pouvoir après l'élection de Roch Marc Christian Kaboré à la tête du pays.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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