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Burkina : pouvoir et opposition divisés autour d'une loi d'allègement des procédures de passation de marchés publics

Xinhua | 04.07.2017 09h01

L'annonce par le gouvernement burkinabè d'un projet de loi devant aboutir à l'allègement des procédures de passation de marchés publics divise l'opinion publique, notamment au sein de l'opposition qui estime que le pouvoir en place veut "piller" les ressources du pays.

L'opposition a marqué son rejet du projet de loi du gouvernement et a menacé d'appeler la population dans la rue si le pouvoir persiste.

"Ces gens ne sont pas venus au pouvoir pour travailler, mais plutôt pour piller l'argent des Burkinabè, s'enrichir, enrichir les hommes d'affaires qui leur sont proches, et préparer leurs futures campagnes électorales", a déclaré lors d'un point de presse Zéphirin Diabré, chef de file de l'opposition.

Pour l'Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP), le but de cette loi est d'apporter une réponse urgente au retard incontestable que le pays accuse dans certains domaines clés, tels le social, les infrastructures, la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Pour juguler cette situation, une mobilisation importante de ressources s'avère nécessaire et pour cela, des investissements majeurs doivent être faits dans le but de lutter efficacement contre la pauvreté, précise la majorité présidentielle.

Ce projet de loi vise à permettre, pour une durée de six mois, le recours à la procédure d'entente directe pour plus de célérité dans la procédure de passation des contrats partenariats-public-privé (PPP) relatifs aux projets nominativement arrêtés par le gouvernement.

"Il s'agit de projets matures, structurants et ayant un impact immédiat sur la croissance et les conditions de vie des populations", a laissé entendre le gouvernement, indiquant que le vote aura lieu ce lundi au parlement.

L'opposition politique estime, pour sa part, que "ce projet de loi permet de distribuer des marchés de plusieurs milliers de milliards de francs à des copains, porte-noms et autres compagnons politiques".

Elle souligne que la loi couvre un total de trente-huit grands projets pour une valeur estimée à 7.000 milliards de F CFA.

La majorité présidentielle qui dénonce une campagne mensongère de l'opposition soutient que le PPP est l'une des options probantes de mobilisation des moyens nécessaires pour la réalisation de ces grands projets structurants.

"Il sera en effet difficile d'amorcer un véritable décollage économique et un mieux-être des populations si des investissements majeurs ne sont pas effectués dans les secteurs sociaux de base et dans les infrastructures", a déclaré, dimanche, le président de l'Assemblée nationale Salifou Diallo.

"Nous avons les énergies nécessaires pour aller jusqu'au bout de l'engagement que nous avons pris de réaliser notre programme, n'en déplaise à des politiciens de salon qui n'ont d'autres agendas que leurs intérêts personnels et égoïstes", a dit M. Diallo.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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