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Le président sud-soudanais accuse les rebelles de violation du cessez-le-feu

Xinhua | 19.05.2017 08h53

Le président sud-soudanais Salva Kiir a déclaré jeudi que le cessez-le-feu restait difficile à appliquer en raison des violations constantes de la part des rebelles, suite à de nouveaux affrontements mardi qui ont tué quatre soldats dans la ville frontalière de Yei.

"Même si nous devions déclarer un cessez-le-feu unilatéral (...) On ne peut pas déclarer le cessez-le-feu tout seul. On déclare un cessez-le-feu pour que les deux parties le respectent, or un cessez-le-feu unilatéral n'est pas contraignant pour l'autre partie, c'est ce que les gens doivent comprendre", a dit M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a demandé à l'armée du Soudan du Sud, l'APLS, de se tenir prête à défendre ses positions face aux agressions de rebelles.

"Je m'assure de ne pas violer mon propre cessez-le-feu mais j'ai le droit de me défendre si je suis attaqué par qui que ce soit. On ne peut pas lever les mains en l'air et dire nous avons un cessez-le-feu s'il vous plaît ne nous attaquez pas", a-t-il dit.

Le président a également pris la défense de l'APLS face à des critiques grandissantes concernant sa gestion des opérations de lutte contre l'insurrection rebelle depuis plus de trois ans, car les forces gouvernementales ont été accusées par des ONG internationales de massacres de civils, de viols, de vols et de pillages des ressources publiques, en plus de ne pas représenter l'État dans son ensemble.

"Au cours des trois années écoulées, nous avons vu comment les forces du mal ont tenté de détruire notre pays. Elles sont déterminées à essayer de réécrire l'histoire pour jeter le blâme sur notre peuple. Elles ont été jusqu'à dépeindre notre APLS comme une armée ethnique", a-t-il affirmé.

L'armée comprend des Sud-Soudanais de tous les groupes ethniques du pays, a-t-il soutenu.

Le dirigeant sud-soudanais a appelé les citoyens, y compris l'opposition armée, à adopter le nationalisme et le patriotisme pour préserver les bénéfices de la guerre d'indépendance de plus de vingt ans qui a permis au Soudan du Sud de se séparer du Soudan voisin en 2011.

Le président Kiir a également rejeté les critiques selon lesquelles le dialogue national annoncé manque d'inclusion et de crédibilité, promettant que le secrétariat général pour le dialogue national prêterait serment le 22 mai pour débuter ce processus visant à unifier et pacifier le pays ravagé par la guerre.

"Nous avons parlé de dialogue national et cela a soulevé tant de question en particulier parmi ceux qui se prétendent des amis du Soudan du Sud alors qu'ils sont des ennemis déguisés qui veulent détruire le Soudan du Sud", a dit M. Kiir.

Le Soudan du Sud a plongé dans la violence en décembre 2013 suite à un litige politique entre le président Kiir et son ex-vice-président Riek Machar, déclenchant des combats entre les forces loyales à M. Kiir, principalement d'ethnie dinka, et celles loyales à M. Machar, appartenant essentiellement à l'ethnie nuer.

Un accord de paix conclu en 2015 pour mettre fin aux violences a été une nouvelle fois enfreint en juillet 2016 quand les factions rivales ont repris les combats dans la capitale, contraignant le dirigeant rebelle Machar à fuir en exil.

Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2 millions de déplacés, et contraint plus de 1,5 million de personnes à fuir vers des pays voisins.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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