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"Méfiez-vous des répercussions du conflit sud-soudanais"

Xinhua | 21.03.2017 08h47

L'Afrique de l'Est devrait faire attention à l'escalade de la crise au Soudan du Sud, qui alimente l'afflux de réfugiés et d'armes légères qui pourraient déstabiliser la région, a averti Jacob Dut Chol, chef du département des sciences politiques à l'université de Juba.

Dans une interview accordée dimanche à Xinhua, le professeur a déclaré que les pays voisins devraient se préparer à la propagation du conflit sud-soudanais, d'où la nécessité de soutenir les initiatives de consolidation de la paix dans la plus jeune nation du monde.

"L'ensemble de la région de l'Est et de la Corne de l'Afrique devrait se méfier des retombées du conflit sud-soudanais. Déjà, les réfugiés affluent dans ces pays et le mouvement transfrontalier des armes illicites a atteint un niveau record", a précisé M. Chol.

Il a regretté que les divergences idéologiques entre les membres de l'Autorité inter-gouvernementale pour le développement (IGAD), qui a dirigé les efforts pour mettre fin au conflit au Soudan du Sud, étaient de mauvais augure pour la stabilité régionale.

"Lors qu'on parle de relations internationales, les intérêts régionaux varient toujours. Vous pouvez considérer que la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) s'est engagée à aider le Soudan du Sud, mais vous pouvez vous rendre compte que dans ces pays, il pourrait y en avoir un ou deux qui soient sympathiques avec les rebelles", a-t-il indiqué.

"Et vous pouvez constater dans la grande Corne de l'Afrique que l'Érythrée et l'Éthiopie n'étaient pas très claires sur leur soutien au gouvernement. Même le Kenya n'était pas très clair sur sa position", a dit M. Chol.

Depuis juillet dernier, les combats se sont répandus dans la région d'Equatorial, autrefois pacifique et selon le Haut commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (UNHCR), le conflit qui a éclaté depuis 2013 a contraint 1,5 million de Sud-Soudanais à fuir vers les pays voisins. En fin-février, l'ONU a déclaré la famine dans certaines régions du pays, notamment dans les comtés de Mayendit et Leer, de l'Etat de l'Unité du Nord, avec déjà 100.000 personnes affamées et un million au bord de la famine.

M. Chol a ajouté que des pays comme la Chine et les États-Unis devraient continuer à encourager les belligérants à mettre fin aux combats qui ont déclenché une crise humanitaire.

"La Chine est venue à bord pour aider dans la médiation ... La Chine continuera à s'engager à un niveau très élevé en veillant à ce que la paix revienne à travers les efforts des efforts", a-t-il fait savoir.

"La politique américaine pourrait changer parce qu'ils ont un nouveau gouvernement ... L'ancien gouvernement était démocrate et vous auriez peut-être réalisé le sentiment parmi les Sud-Soudanais que le gouvernement des démocrates ne les a pas aidé, surtout Barack Obama", a-t-il ajouté.

Toutefois, le professeur était sceptique quant à savoir si l'administration Trump avec sa politique de l'Amérique avant tout considérerait le conflit du Soudan du Sud comme une priorité.

"Il est regrettable que M. Trump ne se présente pas comme un républicain idéologue, alors vous pouvez argumenter que le gouvernement Trump peut ne pas nécessairement aider le Soudan du Sud, mais il peut ne pas traiter avec condescendance le Soudan du Sud comme à l'époque de l'administration Obama", a observé M. Chol.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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