Un expert mise sur le "soft power" du Kenya pour éradiquer le terrorisme dans la région

Le Kenya devrait peser sur le plan diplomatique aussi bien que militaire pour éradiquer le terrorisme et les conflits qui ont englouti la région de la Corne de l'Afrique, a déclaré dimanche à Nairobi un expert des relations internationales.

Peter Kagwanja, le PDG de Africa Policy Institute, un think-tank pan-africain basé à Nairobi, a déclaré dans un commentaire publié dans un quotidien local, que le Kenya est bien placé pour diriger les efforts régionaux visant à contenir l'extrémisme violent et la guerre civile.

"La nouvelle stratégie du Kenya contre l'extrémisme violent a le potentiel de renforcer sa capacité diplomatique pour arrêter la menace de l'extrémisme violent au sein de ses frontières et dans la région dans son ensemble", a déclaré M. Kagwanja.

Le président kenyan Uhuru Kenyatta a lancé le 7 septembre une stratégie nationale pour lutter contre le terrorisme et la radicalisation de la jeunesse du pays.

M. Kagwanja a affirmé que la stratégie présente une vision large pour vaincre le terrorisme par l'application des tactiques militaires, économiques et diplomatiques.

"Le plan signifie les efforts de Nairobi pour équilibrer entre les impératifs de sécurité et ceux de la démocratie, pour drainer le marécage du terrorisme en éliminant le soutien doux aux organisations terroristes", a déclaré M. Kagwanja.

Le Kenya a renforcé la vigilance à la suite des rapports de renseignement indiquant que le pays est toujours vulnérable aux attaques terroristes.

Un rapport récent de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), a révélé que le groupe terroriste Al-Shabaab a intensifié le recrutement de femmes, d'enfants et de jeunes pour combler la diminution du nombre de ses combattants.

M. Kagwanja a souligné que les efforts régionaux de lutte contre le terrorisme ne pourraient réussir que si les pays renforçaient la coopération dans des domaines essentiels tels que le partage du renseignement, le contrôle des frontières et la sensibilisation du public.

"Les Etats et les organisations régionales doivent élaborer des stratégies globales pour prévenir et lutter contre la radicalisation des jeunes", a-t-il noté.

Il a ajouté que le Kenya gagnerait énormément en lançant des initiatives régionales pour contenir le terrorisme et la guerre civile récurrente.