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UA-sommet : La migration "ne suit ni la logique, ni les droits, ni même la décence"

Xinhua | 15.07.2016 09h13

Avec une actualité dominée par plusieurs drames en Méditerranée ces derniers temps, l'immigration est l'une des "questions importantes" qui seront débattues par les experts et les décideurs africains pendant le 27ème sommet de l'Union africaine à Kigali (Rwanda, 10-18 juillet 2016).

"Aujourd'hui, la migration semble être coincée dans une catégorie qui ne suit ni la logique, ni les droits, ni même la décence... Il faut sortir de ce dilemme", a affirmé à Kigali Carlos Lopes, secrétaire général adjoint de l'ONU et Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA).

En mars 2016, une réunion conjointe Union africaine-CEA avait reconnu "la nécessité d'adopter une approche bien réfléchie et justifiée pour l'Afrique sur la question des migrations".

Pour des experts de l'UA, cette question est d'une importance stratégique d'autant plus que, officiellement en 2015, plus d'un million de personnes ont traversé la Méditerranée pour se rendre en Europe, en passant notamment par l'Italie.

Si l'Afrique est indexée, les statistiques font pourtant ressortir que 68 % de ces migrants venaient de Syrie, d'Afghanistan, d'Irak et du Pakistan. Ainsi selon Frontex, l'agence européenne chargée de la question, "le nombre de migrants en provenance d'Afrique est minime en comparaison avec les arrivées régulières".

Et selon les Nations unies, les Africains ne représentent que 8,5% des 250 millions de personnes qui vivaient en 2015 hors de leurs pays.

"La plupart des migrants africains se déplacent vers d'autres pays africains. Le continent a les plus hauts niveaux de migration intracontinentale du monde entier... En dépit des nombreuses limitations qui entravent l'intégration régionale, la mobilité humaine progresse bien en Afrique", a assuré à la presse M. Lopes.

Pour de nombreux experts interrogés sur la question en marge du sommet de l'UA à Kigali, "chaque expérience réussie a provoqué des mouvements démographiques" en direction notamment de nouveaux centres de production.

De l'avis de certains observateurs africains, beaucoup de gens, surtout des jeunes, sont obligés de partir parce qu'ils sont dans "une situation de désespoir".

Et pour M. Lopes, "l'exclusion de certains groupes sociaux est devenue le plus gros problème de gouvernance auquel l'Afrique doit faire face. Les sociétés pastorales sont particulièrement affectées car elles peinent à s'adapter à l'urbanisation rapide et à la croissance des services dans l'économie".

Dans un récent rapport, le Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) estime à 14 millions les Africains qui sont dans une situation préoccupante. Aussi le Secrétaire exécutif de la CEA exhorte-il les dirigeants africains à prendre conscience que "la confiance des Africains dépendra des investissements en faveur du capital humain" et qu'il n'y a "aucune Terre promise dans le monde sans travail et stratégie".

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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