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Centrafrique : le pouvoir dénonce une tentative de déstabilisation après les récentes violences à Bangui

Xinhua | 19.06.2016 12h26

Les récentes violences qui ont causé trois morts les 3 et 4 juin à Bangui sont l'œuvre d'un groupuscule cherchant à déstabiliser les nouvelles autorités centrafricaines, en place depuis plus de deux mois, a affirmé le Premier ministre Simplice Sarandji lors d'une conférence de presse samedi dans la capitale Bangui.

Le 11 juin, deux civils ont été tués et trois autres blessés après plusieurs heures d'affrontements entre populations musulmanes et chrétiennes dans le 5e arrondissement de Bangui, les premiers depuis l'accession à la magistrature suprême de Faustin Archange Touadera fin mars, provoquant une nouvelle poussée de fièvre, selon le bilan officiel établi le lendemain.

Peu avant, le corps d'un musulman mort assassiné avait été découvert dans un autre quartier dans le 3e arrondissement, un acte aussitôt attribué par les proches et la communauté confessionnelle d'origine de la victime à leurs rivaux chrétiens et utilisé comme un prétexte pour des représailles contre ces derniers.

Pourtant, selon les autorités, il s'agissait d'un conducteur de moto-taxi tué suite à un braquage opéré à son égard par un gang de malfaiteurs.

En septembre 2015, un drame similaire avait dégénéré en affrontements intercommunautaires dans cette ville encore sous le choc de la grave crise sécuritaire et humanitaire due à la prise du pouvoir de l'ex-alliance rebelle de la Seleka et son leader Michel Djotodia contre le régime de François Bozize en mars 2013, et provoqué le report de l'élection présidentielle prévue au cours du même mois.

Face à la presse samedi, le Premier ministre a aussi dénoncé le meurtre d'un autre civil centrafricain par un soldat rwandais de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) lors du match RCA-Angola comptant pour les éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations de football (CAN) de 2017, au stade de 20.000 places de Bangui le 5 juin.

A Bouca et Ndele et Bouca, respectivement à plus de 660 et environ 400 km au nord-est plus au nord de la capitale, des centaines de personnes ont aussi été tuées ces derniers jours par des groupes armés proches de l'ex-coalition de la Seleka, a-t-il en outre déploré. Sans oublier l'attaque au cours de laquelle un chauffeur de l'Ong Médecins dans frontières à été tué et son camion de médicaments pillé sur l'axe Sibut-Grimari.

Dans ce contexte, une réunion secrète a rassemblé à un lieu non précisé autour de l'ex-chef de l'Etat par intérim Michel Djotodia (en exil à Cotonou au Bénin) et des chefs de factions de l'ancienne rébellion Nourredine Adam (aperçu ces derniers temps à N'Djamena au Tchad), Joseph Zoundeko, Mahamat Alkatim et Ali Darass, a fait savoir le chef du gouvernement.

"Depuis ces incidents et le brillant vote de confiance accordé par l'Assemblée nationale (Parlement) au Premier ministre, chef du gouvernement, sur sa déclaration de politique générale, des manœuvres ourdies par des commanditaires de l'instabilité de notre pays sont mises en route pour créer à nouveau le désordre", a-t-il déclaré.

"Des projets de déstabilisation sont orchestrés à Bangui à l'occasion du retour au pays de Son Excellence le professeur Faustin Archange Touadera après le périple qu'il vient d'effectuer à l'étranger pour rechercher des solutions aussi bien pour la reprise effective des FACA [Forces armées centrafricaines] que pour offrir au pays des perspectives sûres de relance économique", a-t-il poursuivi.

Simplice Sarandji a appelé le peuple centrafricain à la vigilance et à l'unité pour faire échec aux "ennemis de la paix" qui, affirme-t-il, mais sans donner d'indices, sont identifiés à Bangui. Il avait déjà fait les mêmes déclarations dans un discours à la nation jeudi.

Ancien chef du gouvernement de François Bozize, de 2008 jusqu'à la nomination de Nicolas Tiangaye comme Premier ministre du gouvernement d'union nationale et de transition par l'accord de paix de Libreville de janvier 2013, avant la chute du régime Bozize deux mois après, Faustin Archange Touadera a été élu par une large victoire le 14 février lors d'un scrutin qui était pourtant apparue comme porteuse de perspectives de sortie de crise.

Face à un pays ruiné par plus de deux ans de violences et de chaos, donc une économie exsangue, sa tâche est ardue pour rétablir la confiance et la concorde entre les Centrafricains.

Mais à l'instar de la Chine, il reçoit le soutien de la communauté internationale depuis son investiture le 30 mars. Une mission du Fonds monétaire international (FMI) a par exemple séjourné en mai à Bangui.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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