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Les contradictions des Etats-Unis sur le problème de la mer de Chine méridionale

le Quotidien du Peuple en ligne | 19.06.2016 10h44

Gao Shi, correspondant du Quotidien du Peuple aux Etats-Unis

Selon Ken Maier-Cod, cinéaste et écrivain auteur de la série « World Documentary » diffusée à la télévision américaine, qui a récemment accordé une interview à notre journaliste, l'attitude apparemment moralisatrice des Etats-Unis au sujet de la mer de Chine méridionale est en fait contradictoire.

Il estime que le plus hypocrite chez les États-Unis est ce qu’ils appellent le « comportement agressif de la Chine » alors que dans le même temps, ils ont envoyé un destroyer dans les 12 miles marins des eaux territoriales des récifs chinois de Yongshu à titre de « protestation », soulignant que « le plus embarrassant est que lorsque nous menons nos activités dans le Pacifique occidental sous prétexte de protéger la liberté de navigation, ce comportement de posture revient en fait à briser le commerce maritime pacifique normal ».

Il a précisé que depuis l’élaboration de la « Convention des Nations Unies sur le droit de la mer » en 1982, la plupart des pays, dont la Chine, ont signé l'accord, à l’exception d’un seul, les États-Unis. Les représentants du Congrès des Etats-Unis, qui se sont fortement opposés à la signature de la Convention ont également reconnu que les dispositions de la Convention sur l'arbitrage international sont susceptibles de « nuire aux intérêts américains ».

D'autre part, la convention donne aux îles un statut équivalent à celui des terres continentales, elles peuvent avoir une mer territoriale, des zones contiguës, une zone économique exclusive et un plateau continental. Il est évident que les États-Unis estiment que cette disposition limite l'expansion de leurs droits et intérêts maritimes. Ken Maier-Cod estime qu’il y a beaucoup de raisons qui justifient la définition américaine des « îles » et « rochers », mais quand la Chine avance des motifs similaires pour justifier sa propre souveraineté, les États-Unis ne sont pas d'accord.

Certains territoires américains du Pacifique ont été occupés par les Etats-Unis en vertu du « Guano Islands Act » de 1856 qui leur a permis de s’emparer de plusieurs groupes d’îles éparses dans l'océan Pacifique non soumises à la juridiction d’autres pays. À la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, le guano était une source précieuse d'engrais agricoles, et il pouvait aussi être utilisé pour fabriquer le salpêtre, ingrédient indispensable à la poudre à canon. En vertu de ce texte, l'Amérique avait vivement appelé ses citoyens à aller sur ces îles collecter du guano, et en a profité pour les occuper. Aujourd’hui encore, les Etats-Unis possèdent encore la plupart de ces îles, comme les îles Howland et Baker, l'atoll de Palmyra ; ces îles sont presque seulement constituées de rochers, et aucune résidence permanente. Ici la zone combinée de ces terres n’est seulement que de 87 kilomètres carrés, mais la superficie totale de la zone économique exclusive atteint 1,55 millions de kilomètres carrés, soit presque autant que toute la superficie globale de la ZEE des côtes est et ouest réunies des États-Unis, et bien plus que la ZEE incontestée de la Chine.

« Récemment, j'ai entendu Catherine Hicks, ancienne responsable de la stratégie, de la planification et des affaires militaires au Département américain de la Défense, dire qu'elle estimait que les prétentions de souveraineté de la Chine sur l’ile Huangyan était une exigence déraisonnable, car à marée haute, l'île se retrouve presque immergé en-dessous du niveau de la mer. Dans le même temps, le récif de Maro, situé dans la chaîne des îles Hawaii, sur lequel les États-Unis ont des prétentions, possède une zone territoriale de 12 miles et une zone économique exclusive de 200 kilomètres, alors qu’en fait ce récif est complètement immergé sous le niveau de la mer même quand la marée est basse. »

Selon M. Maier Cod, si l’on se base sur l'opinion de Mme Hicks, la souveraineté sur l’île Huangyan devrait être déterminée en fonction de leur distance par rapport aux Philippines et à la Chine. Selon sa théorie, l'île est nettement plus proche des Philippines. « Mais Mme Hicks probablement jamais entendu parler de l’île de Navassa Island, qui est à peu près de 1 000 kilomètres de la première île appartenant aux États-Unis, mais qui a aussi été occupée en vertu du ‘Guano Islands Act’. Elle se trouve dans la partie nord des Caraïbes près des côtes d'Haïti, mais sa souveraineté est aussi revendiquée par les Etats-Unis, et ce n’est pas parce qu'elle est loin des Etats-Unis qu’ils ont renoncé à toute volonté de souveraineté sur elle ».

« Dans le même temps, quand les Etats-Unis contestent le concept chinois de ‘Ligne en neuf points’ en mer de Chine méridionale parce qu’il est trop loin de la partie continentale de Chine, ils devraient penser à toutes ces terres dont nous revendiquons la souveraineté et qui sont si loin de la partie continentale des États-Unis. Les lignes de territoires maritimes de l'Amérique sont comme celles de la Chine, leur délimitation est fondée sur des preuves historiques, plutôt que de la proximité de l'île par rapport à tel ou tel pays. Et par rapport à celui de la Chine, le territoire maritime des États-Unis est bien plus éloigné du territoire américain que celui de la partie continentale de la Chine continentale », a finalement déclaré M. Maier Cod.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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