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La Tanzanie alarmée par la mode féminine consistant à se blanchir la peau

Xinhua | 11.05.2016 13h19

Les autorités tanzaniennes ont exprimé mardi leur préoccupation face au nombre croissant de femmes qui se blanchissent la peau pour des raisons de vanité, soulignant que cette tendance générait des risques de santé supplémentaires.

"En tant qu'autorité, nous nous efforçons de faire disparaître de la vente et de détruire les produits cosmétiques interdits utilisés par de nombreuses femmes pour se blanchir la peau", explique Damas Matiko, responsable de l'Autorité tanzanienne des aliments et médicaments (TFDA) pour la région du nord. "Mais le défi subsiste".

Les femmes s'exposent à un risque en blanchissant la paux, car la plupart d'entre elles utilisent ces produits cosmétiques nocifs sans être bien informées de leurs effets néfastes.

"Ce problème ne concerne pas que la zone nord, c'est un problème national", a-t-il dit.

"Actuellement les gens utilisant des produits interdits ont changé leurs pratiques et utilisent des crèmes et pommades disponibles sur ordonnance dans leur recherche d'une complexion plus claire", a ajouté le responsable.

La plupart des produits d'éclaircissement de la peau réputés sont chers, "ce qui rend le marché vulnérable à l'utilisation de produits vendus de la main à la main, sans réglementation ni supervision".

L'utilisation de tels crèmes peut entraîner des dommages irréversibles pour la peau, a-t-il indiqué. La majorité des crèmes d'éclaircissement de la peau illégales contiennent une concentration d'hydroquinone de 8 % à 15 %.

L'hydroquinone est interdite dans les produits cosmétiques depuis 2001, a indiqué le responsable. "Le gouvernement a interdit les savons, crèmes pour la peau, pommades et autres produits contenant des produits chimiques toxiques tels que stéroïdes, chloroformes, mercure, soufre, hydroquinone, et 11 autres produits chimiques nocifs figurant sur une liste", a déclaré M. Matiko.

Malgré cette interdiction, certaines personnes font entrer dans le pays en contrebande des composés de ces produits, et en font le commerce clandestinement, du fait de la forte demande.

"Par ailleurs, les producteurs de ces crèmes trichent en ne les indiquant pas sur la liste des ingrédients actifs imprimée sur l'emballage de ces crèmes et pommades.

Cela signifie que nous devons recommencer à amener ces produits dans les laboratoires chimiques du gouvernement pour tester s'ils contiennent des produits toxiques ou non", a expliqué le directeur du TFDA.

Plus grave encore, certaines personnes s'approvisionnent en produits de traitement de la peau autorisés et importés légalement mais les utilisent de manière abusive en ne respectant pas les doses recommandées ou les instructions d'usage.

Cette pratique est aussi dangereuse que l'utilisation de produits chimiques toxiques, selon la TFDA.

"En conséquence, nous enregistrons une augmentation des cas de cancer de la peau et du foie, des perturbations des cycles menstruels des femmes et parfois des naissances d'enfants attardés. D'autres problèmes comprennent les tumeurs au cerveau, certains décès inexpliqués, des cancers de la prostate chez les hommes et une augmentation de la pilosité faciale chez les femmes", a mis en garde M. Matiko.

Le directeur du laboratoire du TFDA, Charys Ugullum, a indiqué que les grandes villes du pays tel que Dar es Salaam, Arusha, Mwanza, Mbeya, Moshi et Tanga enregistraient le plus grand nombre de cas de femmes blanchissant leur peau avec des produits cosmétiques interdits et détruits chaque semaine par la TFDA, ainsi qu'une multiplication des boutiques cosmétiques dont beaucoup vendent des crèmes interdites.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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