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Le resserrement financier nécessite des alternatives pour la mission africaine en Somalie

Xinhua | 05.05.2016 08h34

Les militaires africains déployés en Somalie dans le cadre de l'AMISOM n'ont pas perçu leur salaire mensuel pour les quatre derniers mois, ce qui risque de baisser leur moral et leur détermination à éliminer Al-Shabaab, groupe militant luttant contre le gouvernement somalien.

La contrainte financière est causée par la réduction du financement de l'AMISOM par l'Union européenne (UE), due à d'autres priorités concurrentes ailleurs en Afrique et dans le monde.

"Nous avons eu une conférence sur la Somalie récemment à Istanbul. Cette question a été soulevée et nous avons demandé à d'autres pays et organisations de se mobiliser et de soutenir l'AMISOM", a expliqué l'ambassadeur de l'UE en Somalie, Michele Cervone d'Urso, dans un communiqué publié cette semaine.

L'UE a coupé de 20% les primes des troupes de l'AMISOM. Ce n'est pas la première fois que la contrainte financière est mise en œuvre.

Lors d'une réunion tenue en juin 2015 à Kampala qui abordait l'efficacité des troupes de l'UA, l'armée ougandaise a affirmé que ses troupes pouvaient obtenir des meilleurs résultats si elles reçoivent de l'aide à temps.

En février dernier, les chefs d'Etat de pays contributeurs des troupes de l'AMISOM, réunis à Djibouti, ont appelé à l'intervention de l'ONU pour couvrir le déficit financier.

Le lieutenant-colonel Paddy Ankunda, porte-parole de l'armée ougandaise a confié à Xinhua le mois dernier que l'Ouganda se plaignait à l'UA sur le retard de paiement.

L'Ouganda a envoyé plus de 6.000 soldats en Somalie. Chaque soldat a droit à une allocation mensuelle de 1.028 dollars américains. Le gouvernement soustrait 200 dollars pour les frais d'administration.

CHANGEMENT DE STRATEGIE

Face aux contraintes financières persistantes, certains estiment qu'il est nécessaire de réévaluer la mission de maintien de la paix en Somalie.

L'ambassadeur Cervone d'Urso fait valoir que si l'AMISOM reste toujours capitale dans la pacification de la Somalie, il est nécessaire d'adopter une approche globale au conflit, notant que la lutte contre Al-Shabaab exige un effort fondé sur les succès militaires.

"Nous croyons qu'Al-Shabaab n'est pas seulement une question militaire, nous devons l'aborder d'une manière globale. Al-Shabaab se développe dans une certaine mesure sur certains griefs", a poursuivi l'ambassadeur de l'UE.

Si des griefs tels que la pauvreté et la radicalisation étaient abordées, il serait facile de combattre efficacement Al-Shabaab, a-t-il observé.

Sam Kutesa, ministre ougandais des Affaires étrangères, a affirmé en octobre 2015 que les armes seules ne constituent pas une solution efficace à la radicalisation et l'extrémisme.

M. Kutesa a noté que si les gens croient en la fourniture de services de santé adéquats et des possibilités d'éducation, ils peuvent ne pas être enclins à se livrer à l'extrémisme.

Le chef militaire de l'Ouganda, le général Katumba Wamala, qui partage l'opinion de M. Kutesa, a indiqué que malgré l'enregistrement des résultats positifs en Somalie sur le plan militaire, il faut beaucoup plus sur le plan politique.

Il a fait valoir que, sans une orientation politique appropriée ou des orientations de politique appropriées, il ne peut y avoir beaucoup de progrès.

L'ambassadeur Cervone d'Urso a dit qu'il y a eu un engagement accru entre les partenaires internationaux et le peuple somalien dans le lancement des programmes politiques et de développement dans les villes et les zones rurales.

"Nous avons vu au cours des trois dernières années, le développement des administrations;. Nous avons des États fédéraux créés en quelques mois, nous aurons des élections en Somalie", a-t-il souligné.

Il a fait valoir que, dans tout cela, l'AMISOM demeure essentielle pour aider à pacifier la Somalie.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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