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Burkina/Côte d'Ivoire : "Aucun juge n'a reçu l'ordre de lever le mandat d'arrêt" contre Guillaume Soro

Xinhua | 09.02.2016 15h20

Les juges d'instruction "ne font l'objet d'aucune pression" en vue d'une levée du mandat d'arrêt international contre le président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, pour son implication présumée dans le putsch de septembre dernier, a noté lundi la justice du Burkina Faso.

"Il nous plait de rassurer que les juges d'instruction travaillent en toute indépendance... Conformément à la procédure, le juge d'instruction qui a posé un acte ne peut lui-même l'annuler ou le retirer du dossier", a déclaré à la presse le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Ouagadougou, Norbert Koudougou.

Cette déclaration de la justice burkinabè intervient suite à des informations faisant état de "pressions" du gouvernement pour lever le mandat contre Guillaume Soro, après que le président Kaboré a rencontré son homologue ivoirien fin janvier à Addis-Abeba pour réchauffer les relations entre les deux pays.

Les relations politiques entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso se sont dégradées depuis la chute du régime Compaoré en octobre 2014 et un mandat d'arrêt international a été émis par Ouagadougou, contre Guillaume Soro, dans une affaire d'écoutes téléphoniques en lien avec le putsch raté du 16 septembre dernier.

Le président ivoirien Alassane Ouattara a longtemps insisté sur un "règlement diplomatique" de la question, suscitant de vives interrogations au Burkina Faso, dont une forte communauté vit en Côte d'ivoire depuis de longues années.

"Il appartient donc au président Kaboré de faire comprendre à son homologue ivoirien que les affaires judiciaires relèvent des institutions judiciaires et de s'abstenir de sacrifier les acquis de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre et de la résistance au putsch sur l'autel des arrangements sous le couvert de la diplomatie", a écrit le Balai Citoyen, un mouvement de jeunesse, fer de lance de la révolte contre le régime Compaoré.

Pour sa part, le syndicat des magistrats a indiqué, dans une déclaration, reconnaitre le droit au pouvoir politique en général, et exécutif en particulier, de gérer ses relations extérieures, mais insiste particulièrement sur le fait qu'une telle approche ne doit pas porter atteinte aux principes constitutionnels de séparation des pouvoirs et d'indépendance du pouvoir judiciaire.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yin GAO)
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