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Un charpentier américain fabrique un pistolet-mitrailleur avec une imprimante 3D

le Quotidien du Peuple en ligne | 09.02.2016 10h02

Ces trois dernières années, l'évolution des armes à feu a très souvent eu lieu sous forme de plastique : des armes fonctionnelles et mortelles que tout le monde peut fabriquer avec un téléchargement et quelques clics sur une imprimante 3-D sont passées de simples composants individuels à des pistolets à un coup puis à des fusils réutilisables. Aujourd'hui, la communauté des pistolets et autres fusils imprimés en 3-D s'est rapprochée de la prochaine étape controversée dans cette progression des armes imprimables : une arme semi-automatique.

Le week-end dernier, un charpentier américain de 47 ans qui se fait appeler Derwood a publié la première vidéo d'un engin qu'il a appelé le Shuty-MP1, une arme à feu semi-automatique imprimée « pour l'essentiel » en 3-D. Comme toute arme semi-automatique, la création de Derwood peut tirer un véritable chargeur de munitions -dans ce cas des balles de 9mm- chargées et percutées une par une à chaque pression sur la détente. Mais contrairement à un fusil semi-automatique typique en acier, Derwood dit que « près de 95% » de sa création est imprimée en 3-D avec du plastique bon marché de type PLA. « Personne n'avait jamais essayé d'obtenir un pistolet semi-automatique imprimé en 3-D et fonctionnel avant ... Je suis juste un de ces gars, j'aime trouver de nouvelles choses dont les gens disent qu'elles sont infaisables », dit-il. « Il est simple, mais il fonctionne. Cette arme tire très bien ».

Mais contrairement à d'autres armes imprimées en 3-D qui ont effrayé les partisans du contrôle des armes à feu et soulevé des questions épineuses relatives aux premier et deuxième amendements de la Constitution américaine, le Shuty-MP1 est loin d'être une arme à feu entièrement imprimée. L'arme « imprimée à 95% » décrite par Derwood, contrairement à d'autres armes imprimées en 3-D, ne comprend pas de pièces en mouvement ou d'éléments absorbant les contraintes inhérentes à ce genre d'objet particulièrement complexes ; et le canon, le chien, le percuteur, les vis et les ressorts sont tous en métal et achetés dans le commerce.

Mais en dépit de ces « raccourcis » métalliques, les caractéristiques semi-automatiques du Shuty représentent tout de même une autre étape supplémentaire dans l'amélioration des armes de fabrication artisanale construites avec des outils de bricolage numérique. Et plus important encore, en faisant l'arme chez lui, Derwood a contourné avec succès toutes les lois sur le contrôle des armes à feu. Car toutes les pièces métalliques qu'il a achetées ne sont pas soumises à la moindre réglementation, il a légalement créé une arme qui ne porte pas de numéro de série et qui ne nécessite aucune vérification des antécédents judiciaires ou même d'identité.

Qu'on se rassure néanmoins : en dépit de ses vidéos montrant la construction du Shuty-MP1, Derwood dit ne pas craindre qu'il puisse être utilisé par des criminels à la recherche d'une arme intraçable et non réglementée. Après environ 18 coups de feu, dit-il, le plastique autour du canon de l'arme commence à fondre et à se déformer à moins qu'on le laisse refroidir. « Si vous continuez à tirer, il s'enraye » dit-il. Là encore, Derwood a dit travailler sur une version imprimée en nylon au lieu de plastique, dont il pense qu'il augmenterait la tolérance de l'arme au stress et à la chaleur. Ce qui le rendrait encore plus redoutable. La marche du progrès des armes imprimées se poursuit…

 

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yin GAO)
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