Dernière mise à jour à 10h42 le 13/03
Selon le responsable du plus grand organisme de surveillance de l'environnement de Chine, l'environnement ne doit pas être « sacrifié » en faveur de la croissance économique du pays. Li Ganjie, ministre de l'Ecologie et de l'Environnement, a fait cette remarque le 11 mars lors d'une conférence de presse organisée en marge des Deux sessions en cours.
La relation entre la protection de l'environnement et le développement économique fait souvent l'objet de discussions en Chine.
Alors que certaines personnes disent que des approches uniques en matière d'application du droit de l'environnement ont nui au développement économique, d'autres disent que les gouvernements locaux ont relâché leurs efforts en matière de protection de l'environnement alors que le pays connaît un ralentissement économique, a dit M. Li. C'est effectivement ce qui s'est passé dans le pays, mais dans quelques régions seulement, et ces cas ne reflètent pas la situation générale en Chine, a souligné le ministre.
« Nous nous opposons résolument à ces tendances. Dès que nous trouverons de tels cas, nous les résoudrons sans faiblesse et les responsables devront pleinement rendre des comptes pour leurs actes », a déclaré M. Li, qui a ajouté que le sacrifice de l'environnement en faveur du développement économique allait à l'encontre des directives des autorités centrales.
M. Li a dit que le président Xi Jinping avait mis en garde contre la tendance à sacrifier l'environnement en faveur de la croissance économique. Xi Jinping a insisté sur ce point lors d'une table ronde avec ses collègues députés à l'Assemblée populaire nationale de la région autonome de Mongolie intérieure, le 5 mars. Il a déclaré qu'aucun sacrifice de l'environnement ne saurait être permis lorsque l'on rencontrait « juste un peu de difficultés dans le développement économique ».
Selon le ministre, s'assurer que les gouvernements locaux font de tels sacrifices sera l'une des tâches principales des inspections environnementales centrales. Bien que la Chine se soit heurtée à des difficultés en matière de protection de l'environnement, les travaux de protection de l'environnement offrent de nombreuses possibilités, a-t-il dit.
Le développement de haute qualité que la Chine déploie contribuera à l'amélioration de l'environnement et à la réduction de la pollution à la source. L'augmentation des investissements du gouvernement central donnera également une impulsion, a-t-il affirmé, ajoutant que le budget national pour la protection de l'environnement augmentera de près de 36% d'une année sur l'autre pour atteindre 60 milliards de yuans (8,9 milliards de dollars).
M. Li a également rappelé que la Chine faisait toujours face à de grands défis pour réduire la pollution de l'air malgré les énormes progrès réalisés l'année dernière. Ainsi, a-t-il précisé, la qualité de l'air dans les 338 grandes villes du pays a été relativement bonne pendant 79,3% des jours en 2018, en hausse de 1,3% par rapport à l'année précédente, citant le pôle Beijing-Tianjin-Hebei, qui a vu sa densité moyenne de PM2,5, de minuscules particules dangereuses, chuter de 11,8% en un an.
Il a toutefois averti qu'il serait de plus en plus difficile de réduire davantage les concentrations de PM2,5. Dans le même temps, les progrès dans les différentes régions et industries sont inégaux, et les capacités, les installations et les technologies des autorités chargées du maintien de l'ordre ne sont pas encore suffisantes, a-t-il déclaré.