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Faut-il continuer à cultiver le riz de mer malgré le manque d'eau douce ?

le Quotidien du Peuple en ligne | 18.07.2018 10h20
  • Faut-il continuer à cultiver le riz de mer malgré le manque d'eau douce ?

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Suite à la parution d'un article jetant le doute sur la capacité du riz de mer à nourrir davantage de personnes, les spécialistes de l'agriculture en Chine se demandent s'il faut ou non cultiver à grande échelle ce riz résistant à la salinité et à l'alcalinité de l'eau dans les vasières du pays.

Il serait impossible de cultiver le riz de mer sur les littoraux de façon massive car ce type de riz ne pourrait être irrigué qu'avec une eau de mer diluée. Le riz de mer dépend de systèmes d'irrigation employant de l'eau salée, écrit Ling Qihong, spécialiste de la culture du riz, s'exprimant sur le sujet dans la revue China Rice.

Le Centre de recherche et de développement du riz de mer de Qingdao, véritable fer de lance de la recherche sur cette variété de riz en Chine, a exprimé son désaccord avec les propos de Ling, arguant du fait qu'une plantation à grande échelle du riz de mer pouvait être irriguée avec de l'eau alcaline provenant des terres à proximité et qu'il n'y avait aucunement besoin de mélanger de l'eau douce avec de l'eau de mer pour irriguer.

« Le riz de mer peut être arrosé d'eau alcaline provenant des sols salins des environs, dont la salinité est moindre. Les variétés de riz développées par le centre peuvent pousser avec de l'eau saline à 0,6% », peut-on lire dans le communiqué.

« Le riz de mer est le terme non-scientifique utilisé pour désigner le riz qui résiste à la salinité et à l'alcalinité. Il ne peut être directement irrigué par l'eau de mer comme son nom pourrait laisser penser », poursuit le communiqué.

Li Xinqi, chercheur associé du Centre national de R&D sur le riz hybride de Chine, explique que ce type de riz avait été initialement développé pour survivre dans des sols imbibés d'eau de mer.

Dans l'idéal, le riz résistant à l'eau salé devrait pouvoir être directement arrosé avec de l'eau de mer, c'est en tout cas l'objectif que se sont fixés les chercheurs. L'eau de mer possède un taux de salinité de 3,5%.

Ce riz hybride peut pousser tant qu'un certain niveau de salinité de d'alcalinité n'est pas dépassé. Environ 6,7 millions d'hectares de terres salines et alcalines pourraient être sauvées si ce riz pouvait supporter un taux de salinité de l'eau de 0,6%, explique Li.

Le centre a également fait remarquer que l'utilisation de la « technologie d'amélioration quatre dimensions » en ayant recours à des détecteurs et du big data permettrait de stabiliser encore davantage la culture du riz de mer lors de sa plantation.

Yuan Longping, l'homme à la tête du projet de développement du riz de mer et qu'on appelle aujourd'hui « le père du riz hybride », explique que « si la culture du riz de mer s'étend sur 6,7 millions d'hectares avec à minima 300 kilogrammes de rendement par mu (0,07 hectare), la production de riz augmenterait de 30 milliards de kilogrammes, de quoi nourrir 80 millions de personnes supplémentaires ».

Selon le centre, avec la création de techniques de plantation et de culture normées, le riz de mer pourrait être utilisé à travers la Chine d'ici 2020, après l'homologation de la première variété de riz issu d'eau de mer en 2019.

Le centre de Qingdao, qui assure la promotion du riz de mer au Moyen-Orient et en Asie du sud-est, prévoit de planter cette variété sur 100 hectares dans les déserts de Dubai en 2019.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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