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Un ancien cadre de Facebook accuse l'application de « détruire le tissu social »

le Quotidien du Peuple en ligne | 14.12.2017 10h24

Un ancien dirigeant de Facebook a critiqué l'entreprise pour laquelle il travaillait autrefois et les médias sociaux dans leur ensemble, affirmant qu'elle « détruisait le tissu social » dans les sociétés du monde entier, allant même jusqu'à dire qu'il interdisait à ses enfants d'utiliser l'application, qu'il a sans prendre de gants qualifiée de « merde ». Chamath Palihapitiya, qui était auparavant vice-président de Facebook pour la croissance des utilisateurs, a exprimé sa « culpabilité énorme » et a exhorté les gens à faire une « pause » sur les réseaux sociaux lors d'une conférence à la Stanford Graduate School of Business.

« Je pense que nous avons créé des outils qui déchirent le fonctionnement du tissu social de la société », a déclaré M. Palihapitiya, qui a quitté le géant des médias sociaux en 2011 et dirige maintenant le Social + Capital Partnership, un fonds de capital-risque. « Pas de discours civil, pas de coopération, juste de la désinformation, de la suspicion », a-t-il ajouté. Selon M. Palihapitiya, le problème ne se limite pas aux publicités soutenues par la Russie et à l'élection présidentielle américaine de 2016, qui ont conduit les responsables de Facebook, Twitter et Google à répondre aux questions du Congrès. L'ancien dirigeant de Facebook a cité un incident en Inde où des personnes innocentes ont été lynchées après que des messages -en fait des canulars- concernant des enlèvements aient été partagés sur WhatsApp.

« Je n'utilise plus ces outils, je n'en ai plus depuis des années, ça crée une tension énorme avec mes amis, ça a créé une énorme tension dans mes cercles sociaux », a-t-il déclaré. « Si vous regardez mon flux Facebook, je n'ai probablement posté que deux fois au cours des sept dernières années ». Mais l'ancien dirigeant a poursuivi en disant que l'entreprise « fait un bien énorme dans le monde ». De son côté, CNET a rapporté que Facebook a répondu mardi aux commentaires de M. Palihapitiya avec une déclaration disant en partie que l'entreprise réalise que ses « responsabilités ont augmenté » avec sa taille, mais le mois dernier déjà, l'ancien président de Facebook, Sean Parker, avait lui aussi critiqué le géant des réseaux sociaux, affirmant qu'il « exploite une vulnérabilité dans la société humaine ».

« Cela change littéralement votre relation avec la société, les uns avec les autres, cela interfère probablement avec la productivité de façon bizarre, Dieu seul sait ce que ça fait au cerveau de nos enfants », a déclaré M. Parker au site d'information Axios. D'autres dans la Silicon Valley ont également exprimé leur inquiétude quant à la nature addictive des médias sociaux et des applications mobiles. L'ancien ingénieur de Google, Tristan Harris, avait ainsi confié à « 60 minutes » plus tôt cette année que les entreprises avaient un « jeu complet de techniques » pour garder les gens « collés » à leurs applications aussi longtemps que possible. Une récente étude a d'ailleurs montré que 92% des adolescents se connectent quotidiennement et qu'un jeune sur cinq se réveille régulièrement la nuit pour envoyer ou vérifier des messages sur les réseaux sociaux.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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