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L'ADN a parlé : le mythique Yéti ne serait qu'un ours des montagnes

le Quotidien du Peuple en ligne | 30.11.2017 13h50

Les randonneurs qui arpentent le Tibet et l'Himalaya n'ont désormais plus à craindre le monstrueux et mythique Yéti, mieux vaut pour eux se munir d'un spray répulsif contre les ours... des analyses d'ADN de neuf échantillons censés provenir du fameux « abominable homme des neige » viennent en effet de révéler que huit d'entre eux provenaient en fait de diverses espèces d'ours indigènes de la région.

Dans le folklore du Tibet et du Népal, le Yéti occupe une place importante. La créature est souvent décrite comme un immense singe hirsute qui hante l'arrière-pays himalayen. Au fil des années, des observations supposées, ainsi que des « restes » disséminés dans des monastères ou détenus par des chamanes, ont fait croire à certains que le Yéti n'était pas qu'une sorte d'épouvantail de légende.

Mais la science ne l'avait pas confirmé ni infirmé, du moins jusqu'à présent. Des analyses génétiques antérieures d'un couple d'échantillons de poils collectés en Inde et au Bhoutan avaient suggéré qu'une petite partie de leur ADN mitochondrial -le matériel génétique des machines génératrices d'énergie d'une cellule transmise uniquement par les femelles- ressemblait à celle des ours polaires. Cette découverte a laissé penser qu'un type d'ours jusqu'alors inconnu, peut-être un hybride entre les ours polaires et les ours bruns, pourrait errer dans l'Himalaya, a déclaré Charlotte Lindqvist, biologiste évolutionniste à l'Université d'État de New York à Buffalo.

Pour s'en assurer, Mme Lindqvist et ses collègues ont examiné de plus près l'ADN mitochondrial d'autant de restes supposés de Yéti qu'ils ont pu en trouver. Certains ont été obtenus quand elle a travaillé avec une équipe de production du Royaume-Uni sur le documentaire de 2016 « Yeti or not ? », qui cherchait à passer au crible le folklore. Les cinéastes avaient trouvé une dent et des poils recueillis sur le plateau tibétain à la fin des années 1930, ainsi qu'un échantillon de spores du musée de l'alpiniste italien Reinhold Messner. Des échantillons plus récents comprenaient des poils collectés au Népal par un éleveur nomade et un os de jambe trouvé par un guérisseur spirituel dans une grotte au Tibet. L'équipe a également analysé des échantillons récemment collectés auprès de plusieurs sous-espèces d'ours originaires de la région, dont l'ours brun de l'Himalaya, l'ours brun tibétain et l'ours noir. Au total, les scientifiques ont analysé 24 échantillons, dont 9 supposés provenir du Yéti.

Et il s'est avéré que sur 9 échantillons du prétendu « Yéti », 8 se sont révélés venant d'ours originaires de la région, ont rapporté les chercheurs dans la revue Proceedings of the Royal Society B. L'autre échantillon provient d'un chien. Pour tordre définitivement le cou à la légende, la nouvelle étude a également fourni beaucoup d'informations scientifiquement utiles : les analyses ont notamment généré les premiers génomes mitochondriaux complets de l'ours brun de l'Himalaya (Ursus arctos isabellinus) et de l'ours noir de l'Himalaya (Ursus thibetanus laniger). Cela pourrait aider les scientifiques à comprendre à quel point ces sous-espèces rares sont génétiquement différentes des espèces plus communes, ainsi que la dernière fois quand ces groupes ont partagé des ancêtres maternels dans le passé. Le plus positif dans tout cela est que, lorsque les chercheurs reviendront dans l'Himalaya pour recueillir de nouveaux échantillons, ils ne risqueront plus de tomber dans les griffes du tristement célèbre Yéti...

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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