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Les bergers tibétains apprennent à protéger les antilopes

Xinhua | 30.08.2017 09h04

Le mois d'août est le meilleur moment de l'année à Changtang, dans le nord de la région autonome du Tibet, avec ses magnifiques étendues de prairies. Mais cet été, certaines ont été inaccessibles aux bergers.

Plus de 5.000 habitants vivent dans cinq villages de la commune de Changma, dans la préfecture de Nagqu, au nord du Tibet. La plupart de ces zones sont à 5.000 mètres d'altitude.

Dans le village de Kyidra Buga, il y a un ranch de 2.000 hectares qui n'est ouvert aux bergers que durant trois mois de l'année.

"Ici nous élevons des veaux et des agneaux qui viennent de naître. Il n'est ouvert que pour les animaux avant ou après la mise bas. Et il n'est ouvert pour le pâturage que du début du mois d'avril au mois de juin", explique Tamtar, secrétaire du comité du Parti communiste chinois pour le village de 2013 à 2016. Il occupe actuellement un poste à responsabilités au sein de la commune.

La prairie est fermée parce qu'y vivent environ 300 antilopes tibétaines, une espèce sous protection de premier niveau. Les antilopes tibétaines se déplacent souvent de prairies en prairies, mais ce groupe s'est installé là en octobre 1997 et n'en est jamais parti.

"Environ quinze antilopes sont arrivées au ranch après une forte tempête de neige. Elles étaient blotties l'une contre l'autre pour se réchauffer. À l'extérieur du ranch, plusieurs moutons sont morts gelés. Je pense que si je les avais chassées, elles seraient certainement mortes comme ces moutons", raconte Gatse, secrétaire du comité du Parti pour le village.

"L'herbe du ranch était de très bonne qualité, et avec la fonte des neiges, l'herbe est apparue. La voyant, les antilopes affamées ont franchi la barrière pour entrer", se souvient Gatse.

La population d'antilopes s'est développée rapidement.

"Certains bergers se sont plaints de ne pas pouvoir faire paître leurs animaux sur le domaine. Je leur ai expliqué le règlement du gouvernement et leur ai dit que les antilopes étaient un symbole de bonheur", ajoute-t-il.

Gatse doit faire quatre voyages au ranch chaque mois pour vérifier qu'il y a assez d'eau, ramasser les déchets et aider les antilopes qui en ont besoin. Six familles ont aussi été recrutées par le gouvernement pour aider Gatse.

"Depuis plus de 20 ans, il n'y a eu aucun incident préjudiciable aux animaux. Quand nous trouvons une antilope morte de causes naturelles, nous désinfectons et ensevelissons ses restes. Pour les antilopes mâles, je casse leurs cornes pour que des braconniers ne les déterrent pas et les vendent pour leur bénéfice", précise-t-il.

Selon les statistiques du gouvernement, au cours des deux dernières décennies, le nombre d'antilopes tibétaines est passé sur le plateau d'environ 40.000 à près de 200.000 individus.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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