La communauté internationale apprécie l'interdiction du commerce de l'ivoire par la Chine

La Chine a interdit les activités liées à l'ivoire dans un tiers de ses ateliers de sculpture et magasins qui fabriquent et vendent des objets en ivoire à partir du 31 mars, et d'ici la fin de l'année toutes les entreprises concernées ne seront plus autorisées à mener de telles activités.

La Chine a pris des mesures sans précédent pour interdire le commerce de l'ivoire. Selon un communiqué publié le 20 mars par l'Administration nationale des forêts, 67 entreprises seront soumises à l'interdiction de fabriquer et vendre des produits en ivoire. A la fin de l'année, les autres 105 entreprises devront également arrêter entièrement leurs activités liées à l'ivoire.

Le communiqué a énuméré les noms de toutes les entreprises concernées, en leur demandant d'arrêter toutes les activités de production et de vente liées à l'ivoire. Par ailleurs, les départements de l'industrie et du commerce n'autoriseront plus l'enregistrement de l'établissement des entreprises impliquées dans la production et la vente de l'ivoire.

En tant que grand consommateur d'ivoire, la Chine a pris progressivement, ces dernières années, des mesures concrètes pour interdire le commerce de l'ivoire. Le prix de l'ivoire vendu illégalement sur le marché chinois a baissé de deux tiers en trois ans, précise une étude publiée récemment par Save the Elephants, une organisation à but non lucratif dont le siège est basé à Nairobi au Kenya, ajoutant que les mesures prises par la Chine étaient sévères et efficaces.

Selon la demande de l'administration, les départements de la culture doivent prendre des mesures pour faciliter la transformation des métiers des praticiens concernés, encourager les experts de sculpture sur ivoire à faire le travail de réparation dans les musées et encourager les successeurs de l'artisanat de sculpture à remplacer l'ivoire par d'autres matériels.

Le directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), Erik Solheim, a apprécié la décision du gouvernement chinois d'interdire la fabrication et la vente de l'ivoire en Chine.

"Il s'agit d'une étape historique qui pourrait être un tournant décisif dans notre combat pour sauver les éléphants de l'extinction", a écrit M. Solheim dans un communiqué à Xinhua.

La lutte contre le commerce de l'ivoire de la Chine a fait baisser le prix de l'ivoire, alors que le nombre des éléphants tués a baissé de 65% au cours des trois dernières années, selon les chercheurs de l'organisation Save the Elephants, précisant que le prix de gros de l'ivoire brut vendu illégalement en Chine a chuté de son prix record de 2.100 dollars le kilo en 2014 à 730 dollars le kilo en 2017.

"Nous continuerons à travailler étroitement avec le gouvernement chinois pour assurer un patrimoine national sain à nos enfants et nos petits-enfants", a déclaré M. Solheim.

Selon certains experts, il existe encore le risque des commerces illégaux pour les produits en ivoires détenus par les entreprises privées. Donc, comment traite-t-on les produits en ivoire en stock?

"Nous n'avons pas encore reçu l'annonce des départements concernés sur la façon de traiter le stock des produits en ivoires", a indiqué Li Lanyun, responsable d'une entreprise d'artisanat à Putian dans la province du Fujian, selon un rapport publié sur www.thepaper.cn.

"J'espère que le pays établira un mécanisme de rachat, en construisant par exemple un musée d'artisanat de l'ivoire, pour racheter les produits en ivoires en stock des entreprises, car il pourrait également enrichir la culture de sculpture sur ivoire du pays", a-t-elle ajouté.

Zhang Li, professeur à l'Institut des sciences de la vie de l'Ecole normale supérieure de Beijing, a déclaré qu'il fallait respecter les intérêts légaux des entreprises, conseillant au gouvernement d'établir un système de rachat pour éviter les risques de commerce illégal.

Entre 2008 et 2013, l'Afrique subsaharienne a perdu environ 30.000 éléphants chaque année lorsque le braconnage a atteint son apogée.