Le gouvernement rd-congolais a présenté lundi à l'Assemblée nationale le projet de la nouvelle loi électorale sour haute tension et haute surveillance policière.
Juste après l'annonce de l'ordre du jour de la plénière par le président de l'Assemblée nationale Aubin Minaku, un grand nombre de députés de l'opposition se sont mis à siffler dans l'hemicicle, alors que d'autres ont rejoint l'estrade de la salle pour boycotter la séance plénière.
"Nous sommes ici pour gêner l'examen de ce texte qui énerve la Constitution", a lâché à Xinhua Martin Fayulu, membre d'opposition.
Le vice-Premier ministre en charge de l'Intérieur, Evariste Boshab, qui a présenté le projet de loi aux députés sur fond de bruits assourdissants des sifflets, a indiqué que le nouvelle loi vient corriger les erreurs commises dans le passé.
Dès le début du débat général, les députés de l'opposition ont quitté la salle des congrès.
Cette nouvelle initiative législative est perçue par l' opposition comme une manoeuvre visant à obtenir un glissement du mandat des dirigeants actuels, en l'occurence le mandat du président Joseph Kabila au delà de 2016.
Le projet de loi prévoit entre autres l'augmentation des frais de dépôt de candidature, passant de 55.000 à 110.000 dollars américains. D'après un membre de la Majorité présidentielle (MP), "c'est une façon d'éviter les candidatures fantaisistes".
Le sénateur Jacques Djoli, membre du Mouvement de Libération du Congo (MLC), a demandé au gouvernement de retirer ce projet de loi qui, selon lui, est "inopportun frise implicitement la révision constitutionnelle".
Sur l'appel de l'opposition, des personnes ont manifesté de le Palais du peuple, sigèe de l'Assemblée nationale. Des manifestants ont été blessés
"Il ne faut pas que nos intérêts individuels priment sur les intérêts collectifs, restons dans la bonne direction de respect de la constitution", a déclaré lundi à Xinhua Guy Force India Omari, cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie.
Pour le professeur Sam Bokolombe, analyste politique et juriste éminent, si le projet de loi est adoptée en l'état, il conditionnera la confection des listes électorales au recensement.
Dimanche dernier, une manifestation organisée sur le boulevard Triomphal, à Kinshasa, par Martin Fayulu, président de la plate- forme de l'opposition "Sauvons la RDC" ayant pour but de conscientiser la population de s'opposer contre la modification de la loi électorale en vigueur, a été étouffée par la police.
Ce lundi, la police a dispersé Des rassemblements d'opposants qui s'étaient réunis devant leurs quartiers généraux situés à côté du Palais du peuple. La police a établi un périmètre de sécurité, l'entrée du boulevard Triomphal.
"Les forces de l'ordre viennent plutôt empêcher les opposants qui ont projeté d'envahir le palais du peuple pour empêcher les députés d'examiner la loi électorale", selon une source de l'Agence nationale de renseignement (ANR).