Flash :

2014, une année importante pour la Tunisie Mauritanie : 5 ans de prison requis contre des militants antiesclavagistes Guinée : cinq ministres sénégalais à Conakry pour la réouverture de la frontière terrestre Tunisie: des messages codés émis par les Tunisiens aux nouveaux dirigeants via les urnes Le président indonésien demande l'examin des procédures de l'aviation après l'accident d'AirAsia Un bateau de pêche sud-coréen se met en feu en mer Orientale Incendie du ferry italien : six Français ont été raptriés Un vol de Virgin Atlantic prépare un atterrissage d'urgence en raison d'un problème technique AirAsia : deux enquêteurs du BEA de la France arrivent lundi à Jakarta Truth, Lies, Diana : la vérité qui dérange RDC : un avion-cargo s'écrase dans la province du Sud-Kivu,6 morts Tunisie : Béji Caïd Essebsi officiellment proclamé président de la République RDC : 83 rebelles rwandais déposent les armes Cameroun : opération militaire d'envergure en vue pour reprendre une localité occupée par Boko Haram Une tigresse du zoo de Jérusalem a dévoré ses deux petits Un toutou super star joue les Pères Noël Petro Poroshenko rencontrera Vladimir Poutine Angela Merkel et François Hollande le 15 janvier Hillary Clinton et Barack Obama restent les personnalités préférées des Américains Deux familles indonésiennes miraculées après avoir raté le vol QZ8501 La Chine met l'accent sur la protection de la vie privée des enfants atteints du sida

Français>>Afrique

Tunisie: des messages codés émis par les Tunisiens aux nouveaux dirigeants via les urnes

( Source: Xinhua )

30.12.2014 13h26

A l'issue des élections législatives du 26 octobre 2014 tout comme les deux tours de l'élection présidentielle (respectivement le 23 novembre et le 21 décembre courants), les Tunisiens ont émis, via les urnes, une série de messages codés à leurs nouveaux dirigeants qui n'auront, à vrai dire, aucun intérêt à refaire les erreurs commis sous le régime déchu de Ben Ali ou encore ceux des deux gouvernements post-révolution à majorité islamiste.

Le Président-fondateur de "Nidaa Tounes", Béji Caïd Essebsi, a gagné la présidentielle avec 55,68% face au président sortant Marzouki (44,32%). En effet, le premier message émis par le peuple tunisien a été adressé au parti islamiste Ennahdha qui dominait les deux pouvoirs législatif (Assemblée constituante) et exécutif (primature) depuis la révolution de janvier 2011 ainsi que ses alliés, le Forum démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL) et le Congrès pour la République (parti du président sortant Moncef Marzouki).

Les Tunisiens ont écarté les islamistes d'Ennahdha du pouvoir législatif du pays en votant son principal rival, le parti "Nidaa Tounes" (Appel de Tunisie) dirigé par Béji Caïd Essebsi (88 ans), ancien haut responsable sous Bourguiba (premier président tunisien, 1957-1987) et Ben Ali (1987-2011) mais aussi fraichement élu nouveau président de la Tunisie d'après les résultats préliminaires du second tour présidentiel.

D'après certains observateurs locaux, la réaction des électeurs tunisiens lors des législatives a été dictée essentiellement par les échecs des deux gouvernements dirigés par Ennahdha à redresser la situation sécuritaire (menace terroriste et deux assassinats politiques) et à trouver des solutions à la détérioration des principaux équilibres économiques du pays.

Le deuxième message émanant des Tunisiens à travers les urnes législatives vise le parti victorieux du scrutin, "Nidaa Tounes" qui a eu 86 sièges au sein de la nouvelle Assemblée des représentants du peuple (APR).

A ce niveau, le message demeure plus pertinent et significatif puisque "Nidaa Tounes" a gagné, certes, mais il n'a pas bénéficié d'une majorité assez suffisante pour dominer le pouvoir législatif, soit les des deux tiers des 217 députés de l'APR. Ainsi, les Tunisiens ont parié sur ce parti post-révolution connu pour être un réservoir de compétences capables de relancer principalement l'économie tunisienne.

Cependant, le parti "Nidaa Tounes" ne sera pas dans une "gérance libre" du fait que les Tunisiens ont encore une fois imposé leur volonté à travers l'élection d'Ennahdha comme étant le deuxième poids politique à l'APR avec 69 sièges.

Par voie de conséquent, les deux "frères ennemis" de la scène politique tunisienne ne pourront que cohabiter ensemble et coordonner pour l'intérêt suprême de la Tunisie: un autre message fort émis par les Tunisiens à travers le scrutin législatif du 26 octobre 2014.

Ce choix a trouvé très rapidement son reflet à travers la réaction d'Ennahdha lors du premier tour de l'élection présidentielle. Le commandement islamiste a annoncé officiellement qu'il ne soutiendrait aucun des deux candidats à savoir Béji Caïd Essebsi et le président sortant Moncef Marzouki.

Au deuxième tour de la présidentielle, le message des Tunisiens a trouvé encore une fois son impact au fond du parti islamiste. Ennahdha a maintenu la même distance des deux candidats mais a indirectement reconnu que les Tunisiens avaient raison et que la relance de la Tunisie nécessite l'injection d'un "nouveau sang" à la tête de son administration politique et économique.

A l'issue des résultats définitifs du scrutin présidentiel, les Tunisiens émettent encore une fois un message au nouveau président de la République. Ce dernier devra être le président de tous les Tunisiens et non pas de certaines catégories, classe sociale ou de certaines régions.

Preuve en est les discours de deux leaders tunisiens Béji Caïd Essebsi (Nidaa Tounes) et Rached Ghanouchi (Ennahdha). "L'élection présidentielle était une grande fête de la démocratie tunisienne où il n'y a ni gagnant ni perdant", a déclaré Ghanouchi à l'un des médias turcs avant de commenter que "le peuple tunisien a voté pour Béji Caïd Essebsi afin de parvenir à la stabilité et éviter les conflits entre les différentes factions politiques".

Le dernier message émis à Béji Caïd Essebsi et à son parti "Nidaa Tounes" à travers le scrutin de l'élection présidentielle a été émis par le centre et le sud du pays, précisément les provinces de Kébili, Tozeur, Gafsa (sud-ouest), Tataouine, Médenine, Gabès (sud-est), Kasserine (centre-ouest) et Sfax (centre). En fait, ces neuf circonscriptions électorales ont voté pour Marzouki d'autant plus que, le lendemain de l'annonce des résultats préliminaires, des émeutes se sont déclenchés protestant contre la victoire de Béji Caïd Essebsi faisant des dizaines de blessés entre manifestants et agents des forces de l'ordre.

Très rapidement, le nouveau président élu intervint pour confirmer avoir saisi le message: "résoudre les problèmes sociaux et économiques hérités du régime Ben Ali (...) et rétablir la sécurité dans un pays confronté à ses frontières par le terrorisme et renforcer la démocratie naissante".

Certains observateurs locaux et étrangers imputent la "redistribution des cartes" sur la scène politique tunisienne en 2014 aux métamorphoses survenues à l'échelle régionale voire même internationale tout au long des trois dernières années. Il s'agit, principalement, d'une décadence au cœur de la confrérie des "Frères musulmans" notamment en Egypte et plus récemment en Irak et en Syrie.

  • Nom d'utilisateur
  • Anonyme

Sélection de la rédaction

Les Articles les plus lus |Sondage

Pages spéciales