L'ancien président malgache Marc Ravalomanana, arrivé dimanche soir à Antananarivo après 5 ans et demi d'exile en Afrique du Sud, a déclaré lundi qu'il avait pu regagner son pays avec l'aide de la Communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC) et des Etats-Unis.
"Ce sont la SADC et la Troïka ainsi que les Américains qui m' ont aidé à rentrer au pays", a déclaré M. Ravalomanana, en s'adressant lundi matin à une foule nombreuse présente devant sa maison sise à Faravohitra, située sur la haute colline de la capitale.
"Depuis ce matin (lundi), j'ai déjà visité la ville d' Antananarivo, et j'ai constaté la tristesse dans les yeux des Tananariviens (population d'Antananarivo), il n'y a pas de joie de vivre. On va changer tout cela", a-t-il indiqué.
Concernant sa condamnation par contumace aux travaux forcés à perpétuité en août 2010 pour la mort d'une trentaine de manifestants devant le palais présidentiel le 7 février 2009, Ravalomanana a indiqué qu'il n'a pas peur du mandat d'arrêt lancé à son encontre.
"Je suis ici pour l'apaisement et non pour engendrer de trouble et la perturbation ne devrait pas venir de notre côté", a-t-il affirmé.
M. Ravalomanana, président malgache entre mars 2002 et mars 2009, s'est exilé en Afrique du Sud après avoir été contraint de remettre son pouvoir à un directoire militaire le 17 mars 2009, face à un mouvement de contestation populaire déclenché par Andry Rajoelina, maire d'Antananarivo de l'époque et devenu président de la transition avant les élections de l'année dernière.
Son retour au pays est décrit dans l'article 20 de la feuille de route de sortie de crise signée le 17 septembre 2011 par les divers acteurs politiques. Mais il a tenté en vain, à plusieurs reprises, d'obtenir le feu vert de l'autorité de transition dirigée par Andry Rajoelina et du nouveau pouvoir issu des élections de décembre 2013.