L'examen par les députés du texte de loi du gouvernement sur la réforme de la Commission électorale de Côte d'Ivoire n'a pas eu lieu lundi comme annoncé par le ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko.
Dans la cour et dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, au Plateau le quartier des affaires, aucune disposition ne laissait entrevoir une quelconque réunion des députés, a constaté un journaliste de Xinhua sur place sans pouvoir obtenir les raisons officielles du report de la séance.
Mercredi dernier, à l'issue d'un conseil des ministres, Hamed Bakayoko avait annoncé que le débat parlementaire sur le projet de loi relatif à la nouvelle Commission électorale indépendante (CEI), déjà reporté une première fois, se tiendrait lundi.
Selon des sources bien introduites, le nouveau report serait dû au groupe parlementaire du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, principal allié du président Alassane Ouattara) qui poursuit ses échanges avec d'autres formations politiques pour une CEI "consensuelle et acceptable par tous les acteurs politiques".
Dans une déclaration faite mardidernier, le PDCI a proposé que le débat parlementaire ait lieu "entre le 10 et le 30 juillet" pour "donner une chance au dialogue" et faire en sorte que la nouvelle CEI puisse "ôter le spectre de la contestation et de la violence qui entoure les élections" en Côte d'Ivoire.
Le gouvernement a adopté mercredi un nouveau projet de loi qui propose 17 membres pour la CEI dont un représentant du président de la République, quatre représentants respectifs pour l'administration, la société civile, les partis au pouvoir et les partis de l'opposition.
La nouvelle mouture du texte précise que le représentant du président de la République est ipso facto président de la CEI.
L'opposition pro-Gbagbo a dénoncé un "grave recul" par rapport au premier texte du gouvernement qui proposait, le 10 avril, une CEI de 13 membres avec un représentant du président de la République et trois représentants respectivement pour l'administration, les partis au pouvoir, la société civile et les partis de l'opposition.
L'opposition continue de dénoncer une Commission électorale "déséquilibrée" par une "surreprésentation" du pouvoir, ce qui, selon elle enlève "le caractère indépendant" de l'institution en charge de l'organisation des élections.
Le texte attend d'être examiné par l'Assemblée nationale où le Rassemblement des républicains (RDR, du président Ouattara) est largement majoritaire, avec son allié du PDCI, le FPI ayant boycotté les dernières élections législatives et locales.
Les élections annoncées pour 2015 en Côte d'Ivoire sont censées concrétiser le retour de la paix après la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait au moins 3 000 morts dans le pays.