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Les « trains lents » relient les villageois au monde extérieur

le Quotidien du Peuple en ligne | 01.03.2021 16h15

Bien que la Chine soit entrée dans l'ère des trains à grande vitesse, il existe encore des « trains lents » dans plusieurs régions moins développées. Ces trains offrent aux villageois une voie vers le monde extérieur et la prospérité.

Lorsque le train n° 6064 s'est arrêté à la gare de Yangpingguan, Xue Qing'e, âgée de 51 ans, essayait de monter à bord avec 30 kilos de légumes sur le dos.

Elle a été soulagée de recevoir l'aide d'un chef de train car elle se sentait tirée en arrière par le lourd panier de bambou. Puis elle a pris son siège, haletante et à bout de souffle.

Pour Mme Xue et de nombreux villageois de Yangpingguan, une commune de Hanzhong, dans la province du Shaanxi (nord-ouest de la Chine), c'est un voyage ordinaire. Ils prennent le train pour vendre leurs légumes dans les comtés voisins afin d'augmenter les revenus de leur famille.

D'une longueur de 257 kilomètres, le très populaire « petit train lent » serpente à travers les monts Qinling, une frontière naturelle entre le nord et le sud de la Chine, reliant 37 gares pour un coût de 21,5 yuans (3,30 dollars).

Pour les villageois qui vivent le long de la ligne, ce chemin de fer est leur choix préféré car il est plus pratique et plus confortable. « Après avoir déduit le tarif aller-retour de 6 yuans et les frais de déjeuner de 6 yuans, je peux gagner 40 à 50 yuans en vendant le panier de légumes », a déclaré Mme Xue.

Quand elle ne laboure pas environ 0,13 hectare de terres agricoles ou ne s'occupe pas de sa mère malade, Mme Xue passe environ 90 minutes par jour dans le train, pour aller vendre des légumes et gagner plus de 10 000 yuans par an. Au fil des ans, son mari et elle ont travaillé dur pour permettre à leur fils d'aller à l'université et construire une nouvelle maison à deux étages.

« Je fais des efforts pour avoir une vie meilleure depuis des décennies et je veux continuer à le faire », a-t-elle déclaré, « parce que plus vous travaillez dur, plus vous êtes heureux ».

Pour les villageois des communes situées le long de la voie ferrée, le service de train lent offre de nouvelles possibilités de faire fortune.

Zhang Weiming, âgé de 46 ans, travaille à Beijing comme ouvrier dans la construction du métro et gagne 5 000 à 6 000 yuans par mois. De retour dans sa ville natale du Shaanxi en décembre, il a à peine eu le temps de prendre une pause avant de devoir commencer à vendre ses légumes en empruntant la ligne de train.

« Je peux gagner plus de 300 yuans avec ces légumes », a déclaré M. Zhang, en faisant référence à son panier en bambou chargé de 50 kg de gingembre et d'autres produits qu'il tenait dans ses mains.

Selon Wang Jianlin, qui travaille pour China Railway Xi'an Group, la ligne ne rapporte pas beaucoup d'argent, mais l'opérateur ferroviaire la fait fonctionner et offre divers services pour répondre aux besoins des villageois en matière de voyage.

Des bazars temporaires sont ainsi installés dans les wagons pour aider les villageois à échanger des produits agricoles, tandis que des bibliothèques mobiles voient le jour pour les enfants qui se rendent à l'école et en reviennent en train, avec des livres variés préparés sur des tables modifiées, plus longues et plus larges que les tables habituelles.

Le train siffle en arrivant à la gare de Lueyang, et Xue Qing'e en descend en portant son panier en bambou. 

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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