Dernière mise à jour à 16h44 le 20/04
Nous voyons tous les jours des restaurants vides et des images colorées de plats faits maison sur les plate-formes de réseaux sociaux - le nouveau coronavirus, très contagieux, a non seulement affecté la santé de plus de deux millions de personnes dans le monde, mais a également changé les attitudes et les comportements de consommation de millions d'autres.
Selon une étude récente de la société de recherche Nielsen, il est peu probable que les consommateurs asiatiques dînent au restaurant aussi souvent qu'avant la pandémie de COVID-19, et ils préfèreront les plats à emporter et les repas à la maison lorsque la vie redeviendra à la normale.
D'après cet étude, 86% des répondants de la Chine continentale ont déclaré manger chez eux plus souvent qu'avant l'épidémie, et une tendance similaire a été observée avec 77% des personnes interrogées à Hong Kong. Sur d'autres marchés asiatiques comme la Corée du Sud, la Malaisie et le Vietnam, le pourcentage est de 62%.
Pourquoi les gens mangent-ils plus souvent à la maison?
« C'est un phénomène très naturel », a déclaré le professeur Gao Xi, du département d'histoire de l'Université Fudan, dans un entretien avec CGTN, ajoutant que chaque fois qu'il y avait une épidémie, les gens mangeaient moins, « mais l'histoire nous dit également qu'il s'agit normalement d'un changement à court terme, pas à long terme ».
Les gens vont-ils continuer à dîner dehors après la pandémie?
« La pensée et les actions des consommateurs ont été réorientées, ce qui aura des conséquences à long terme. Pour beaucoup de gens, les anciennes habitudes comme manger à l'extérieur pourraient être remplacées à jamais par de nouvelles habitudes », a déclaré Vaughan Ryan, directeur général pour l'Asie du Sud-Est à Nielsen, dans le rapport, expliquant que les consommateurs réévalueront non seulement où ils mangent, mais aussi ce qu'ils mangent.
Cependant, Zhang Yi, directeur général et analyste en chef de iiMedia Research, estime que la consommation essentielle, en particulier l'industrie de la restauration, rebondira après la fin de l'épidémie de COVID-19.
La distanciation sociale pourrait bien devenir la nouvelle norme dans un avenir prévisible, mais dîner et manger ensemble ne va pas disparaître complètement.
Le professeur Gao a souligné que dîner au restaurant ne consiste pas seulement à manger : c'est une sorte de rituel et une opportunité d'interaction sociale. Manger à la maison ne peut pas offrir ce genre d'expérience.
De plus, les gens adoptent aujourd'hui un mode de vie plus densément urbanisé et plus occupé, ce qui signifie qu'ils n'ont peut-être pas assez de temps pour cuisiner.
Un changement des habitudes alimentaires
Alors que la Chine continentale revient des restrictions de quarantaine, une autre recherche de Nielsen indique qu'un état d'esprit « à la maison » émerge parmi les consommateurs, ce qui signifie que la santé et la technologie influenceront les dépenses et les habitudes d'achat à court terme et à long terme. Dans ce rapport, 89% des consommateurs du continent chinois ont exprimé leur volonté d'acheter des produits de première nécessité ou des produits frais en ligne, et 80% ont déclaré qu'ils feraient attention à une alimentation saine lorsque la pandémie sera terminée.
De « 'utilisation de baguettes de service » à « des zones de restauration spécifiques pour les patients atteints d'hépatite à Shanghai dans les années 1970 », le professeur Gao a déclaré que les épidémies avaient changé les habitudes alimentaires. Elle a mentionné que les habitudes culinaires reflètent également les coutumes traditionnelles, les patrimoines culturels et la façon de penser, qui sont difficiles à changer de façon permanente.
Dans la culture chinoise traditionnelle, les gens mangent ensemble et dans les mêmes plats, tandis que dans la plupart des cultures occidentales, les gens préfèrent avoir des portions séparées. Il peut être difficile de pratiquer la façon occidentale de manger en Chine en raison de la nature des plats chinois et des croyances des gens au sujet de l'unité.
« Mais nous avons trouvé notre propre façon », a poursuivi le professeur Gao, expliquant que l'utilisation de baguettes de service est une alternative à la consommation de portions séparées. Elle a également rappelé que l'utilisation de baguettes de service en Chine est liée à l'épidémie de peste dans le nord-est de la Chine entre 1910-1911. Bien que l'utilisation de baguettes de service ne se soit pas poursuivie après la fin de la peste, elle a dit estimer qu'il y aura des changements évidents après le COVID-19.
Du point de vue de l'analyste Zhang, la pandémie de nouveau coronavirus incitera les gens à passer de « manger en groupe » à « manger séparément », et l'utilisation de baguettes de service deviendra courante.
Il est peut-être trop tôt pour dire si la pandémie changera de façon permanente les habitudes alimentaires des gens, mais le rapport de Nielsen nous dit qu'après le retour à la vie normale, une alimentation saine pourrait être plus importante aux yeux des consommateurs que par le passé.