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Le retour à la campagne, une nouvelle tendance pour les citadins chinois

le Quotidien du Peuple en ligne | 04.04.2019 10h54

Après avoir vécu en ville pendant des années, Pi Yu, aujourd'hui retraitée, veut échapper au flux incessant des voitures, aux gratte-ciel en béton et à la vie trépidante.

« Cela fait trop longtemps que je vis en ville. Je veux me détendre et retourner à la campagne », a déclaré cette femme de 57 ans qui enseigne dans une école de formation professionnelle de la province du Guizhou (sud-ouest de la Chine).

Pi Yu vit maintenant dans une maison de village située à 65 km de Guiyang, la capitale du Guizhou, où se trouve sa résidence urbaine. Elle cultive des roses chinoises, des orchidées et des fleurs d'osmanthe et cultive ses propres légumes dans cette ville d'eau au cadre idyllique. Elle n'est pas propriétaire de sa maison, cependant, car les terres des villages sont propriété collective. Contrairement aux appartements urbains, les maisons rurales ne peuvent pas faire l'objet d'échanges publics.

En 2018, elle a rejoint un programme lancé par une entreprise de tourisme villageoise qui transforme des maisons rurales délabrées en hôtels. Elle a investi 200 000 yuans (environ 29 800 dollars) et l'entreprise l'a aidée à obtenir un prêt d'un montant équivalent. En échange, elle peut vivre gratuitement dans l'une des chambres pendant 20 ans, cultiver la terre et partager les dividendes de l'hôtel.

« Les habitants de la ville ont de l'argent, les agriculteurs ont des maisons vacantes et l'entreprise propose des services de gestion hôtelière, une situation gagnant-gagnant-gagnant », a déclaré Xiao Jintao, directeur adjoint de la Société de tourisme et de logement au village de Shuidong dans le Guizhou.

Le taux d'urbanisation de la Chine a atteint 60% à la fin de 2018, avec plus de 830 millions d'habitants vivant maintenant dans des villes. Mais, alors que les gens s'installent dans les villes, environ 20% des vieilles maisons à la campagne sont laissées vacantes, a souligné M. Xiao, citant une enquête menée sur les villages du Guizhou. « Ces maisons rurales sont un excellent refuge pour les personnes qui s'ennuient dans les villes et qui souhaitent un style de vie plus rural », a-t-il ajouté.

Dans le cadre du programme de la société, chaque investisseur investit environ 30 000 à 150 000 dollars pour transformer des maisons vacantes en chambres d'hôtel. Les trois parties se partagent les gains. À l'expiration du bail, c'est-à-dire après 20 ans, la propriété de l'hôtel est restituée aux agriculteurs.

Pi Yu a rénové une maison vieille de 40 ans dans le village de Longguang. Elle a conservé des pièces situées à l'arrière qui servaient à la fabrication de briques et au traitement des feuilles de tabac pour créer ce qu'elle appelle une sensation de fraîcheur en ville le week-end.

Dans le comté de Kaiyang, plus de 80 investisseurs comme elle ont rénové 120 maisons. Les banques locales ont offert des prêts pour financer les dépenses de rénovation et d'infrastructures touristiques. Le tourisme rural en plein essor a rapporté de beaux bénéfices aux investisseurs.

« Au cours des six derniers mois, chaque investisseur a reçu environ 20 000 yuans et les agriculteurs 6 000 yuans chacun », a dit M. Xiao.

Aujourd'hui, les propriétaires d'hôtel gèrent leurs propriétés via une application. Les locataires paient environ 198 à 268 yuans (29 à 40 dollars) la nuit. Et l'année dernière, cinq restaurants ont été ouverts dans le village, créant plus de 50 emplois pour les villageois.

Dans le Guizhou, la plupart des villages sont accessibles en trois à cinq heures de route, a indiqué Li Shiyong, chef du gouvernement du comté de Kaiyang. Le comté continuera à rechercher de vieilles maisons à rénover. « C'est un excellent moyen de parvenir à la revitalisation rurale », a-t-il affirmé.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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