Dernière mise à jour à 09h43 le 23/01
Le Bureau national des statistiques a annoncé le 21 janvier que les naissances ont diminué de 2 millions l'an dernier sur la partie continentale de la Chine, ce qui représente une deuxième année consécutive de baisse depuis la généralisation de la politique universelle en faveur du second enfant.
Selon le bureau, l'année dernière, 15,23 millions de bébés sont nés sur la partie continentale de la Chine, contre 17,23 millions en 2017, et le taux de natalité est tombé à 10,94 pour 1 000 en 2018, contre 12,43 pour 1 000 en 2017.
La population de la partie continentale de Chine a atteint 1,395 milliard de personnes l’année dernière, ce qui représente une augmentation de 5,3 millions par rapport à l'année précédente.
Avant le rapport du 21 janvier, les experts en population avaient prédit que le nombre de naissances continuerait à diminuer en 2018, malgré la politique d'assouplissement de la planification familiale permettant à tous les couples d'avoir deux enfants. Huang Kuangshi, chercheur en population au Centre de recherche sur la population et le développement en Chine de la Commission nationale de la Santé, avait estimé le nombre de naissances entre 15 et 16 millions l'an dernier.
La Chine a autorisé tous les couples à avoir deux enfants au début de 2016, un assouplissement de la politique de planification familiale visant à atténuer des problèmes tels que la diminution de la main-d'œuvre et le vieillissement rapide de la population. Les naissances ont augmenté de 1,3 million à 17,86 millions, le niveau le plus élevé depuis 2000, mais leur nombre a diminué de plus d'un demi-million en 2017.
Yuan Xin, professeur d'études démographiques à l'Université Nankai, a déclaré que, bien que les chercheurs en population aient généralement convenu que les naissances continueraient de diminuer l'année dernière, il était encore un peu surpris d'apprendre que le déclin avait été de 2 millions. « Cela signifie que le nombre de naissances l'an dernier a diminué d'environ 12% par rapport à l'année précédente, ce qui représente une forte baisse », a-t-il dit. « L'année dernière, le nombre de naissances a été le troisième plus bas des 70 dernières années. Ce n'est qu'en 1960 et 1961 que le nombre de naissances a diminué ».
Plusieurs raisons ont été invoquées pour expliquer la baisse du taux de natalité de l'année dernière, notamment le nombre décroissant de femmes en âge de procréer, le manque d'empressement à avoir des enfants en raison des coûts plus élevés liés à l'éducation des enfants, une augmentation du nombre de personnes qui choisissent de rester célibataires et une augmentation de l'incidence de l'infertilité, a précisé M. Yuan.
Ainsi, a-t-il souligné, le nombre de femmes entre 20 et 34 ans - l'âge où la plupart des femmes accouchent en Chine - a diminué d'environ 2,8 millions par an ces dernières années. Et le nombre de naissances continuera à diminuer au cours des prochaines années, a-t-il prédit. « Le nombre décroissant de naissances et la baisse de la population est une tendance irrésistible », a-t-il affirmé. « Davantage de mesures sont nécessaires pour établir une société favorable à la famille afin que les couples soient libérés de leurs soucis et veuillent donner naissance à un second enfant ».
Par ailleurs, il a rappelé qu'il n'est pas inhabituel que le nombre de naissances diminue de plus de 2 millions par an en Chine, étant donné que neuf années de baisse de plus de 2 millions ont été enregistrées au cours des sept dernières décennies. Le taux de natalité de la Chine était considérablement plus élevé par le passé. « Des analyses et des recherches plus approfondies sont nécessaires pour évaluer les causes et les conséquences du déclin des naissances », a-t-il conclu.
Les personnes âgées de 16 à 59 ans représentent environ 897 millions de personnes en Chine, soit 64,3% de la population totale, a également annoncé le 21 janvier le bureau des statistiques. Parallèlement, Ning Jizhe, le directeur du bureau, a déclaré que la Chine possédait toujours une main-d'œuvre nombreuse et qu'elle pouvait soutenir sa croissance économique future en améliorant la qualité de sa main-d'œuvre.