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La vie difficile des grands-parents gardes d'enfants dans les villes

le Quotidien du Peuple en ligne | 25.07.2018 09h34

Li Xiufen est âgée de 57 ans et est originaire du nord-est de la Chine. Elle a quitté son village pour se rendre dans la famille de son fils, qui habite dans un immeuble de Xianghe, dans la province du Hebei, près de Beijing.

Elle a emménagé dans la maison de son fils dans l'espoir de donner un coup de main pour la garde de son petit-fils, dont les parents ne peuvent pas s'occuper pendant la journée.

Cependant, la joie d'être avec son petit-fils est vite retombée lorsqu'elle s'est retrouvée engloutie par une immense solitude et un malaise à vivre une vie urbaine.

« Dans ma ville natale, j'ai cinq grandes pièces lumineuses dans ma propre maison et je peux m'étendre sur n'importe lequel des kangs (un lit en briques qui peut être chauffé par en bas) comme je le souhaite. En plus, les concombres et les haricots que je cultive dans mon jardin, ainsi que les canards qui cancannent et les poulets qui gloussent, pourraient suffir pour servir la table », a déclaré Mme Li.

« Mais maintenant, je dois acheter des légumes qui sont très chers, et je ne savais absolument pas ce qu'est un code QR. J'étais complètement perdue quand un commerçant m'a demandé d'en scanner un », se souvient la grand-mère.

Dans le même temps, Mme Li avait aussi honte de son accent prononcé, qui entravait sa confiance à essayer de bavarder avec ses voisins. De plus, ses relations avec sa belle-fille sont parfois problématiques.

Habituée à une vie plus frugale, Mme Li ne supporte ainsi pas les comportements de gaspillage. Chaque fois que sa belle-fille essaie de jeter quelque chose, elle l'arrête. Un jour, sa belle-fille a jeté en cachette à la poubelle des objets dont elle ne voulait plus, pensant qu'elle échapperait à la sagacité de sa belle-mère, mais celle-ci s'est précipitée et a récupéré les objets qui avaient été jetés.

Pourtant, la source la plus sensible de conflit entre sa belle-fille et elle a trait à leurs différentes approches de l'éducation des enfants.

Un jour, son petit-fils s'est cogné sur un coin de bureau. Mme Li a alors frappé le bureau et a crié : « Méchant bureau, comment oses-tu faire du mal à mon petit-fils ! »

Cependant, lorsque sa mère a fait valoir qu'une telle indulgence pouvait induire en erreur l'enfant, qui a besoin d'établir un jugement fondamental entre le bien et le mal, la grand-mère a protesté : « J'ai élevé ton mari de la même manière ! ».

Mais Mme Li n'est pas toujours aussi agressive. « En réalité, nous sommes là pour aider, pas pour causer des problèmes », a-t-elle avoué. « Mais il est difficile de résister aux reproches après tant de fois », a-t-elle ajouté.

Au cours des dernières années, la Chine a vu un nombre croissant de personnes âgées comme Mme Li quitter leur foyer rural, sacrifiant leur propre santé et faisant face à l'inconvénient de chercher des services médicaux dans des systèmes régionaux différents, afin d'aider leurs fils ou leurs filles à prendre soin de leurs enfants.

Afin de faciliter la vie de ces grands-parents, des villes comme Guangzhou, la capitale de la province du Guangdong, se sont associées à d'autres régions pour permettre aux patients âgés de rembourser leurs frais de santé directement où ils sont engagés, aussi longtemps qu'ils se seront inscrits auprès des systemes de règlements transrégionaux entre différents systèmes médicaux.

De plus, pour mieux servir les personnes âgées, les habitants de certaines communautés essaient d'inciter les grands-parents a participer à diverses activités de loisirs.

Ainsi de Mme Li, qui a confie que si elle ne pouvait pas voir son duo de danse musicale préféré à Xianghe, elle s'est toutefois découvert une nouvelle passion pour le Yangge, une danse populaire folklorique rurale présentée lors d'événements réguliers organisés en faveur des personnes âgées de sa nouvelle résidence.

Chaque jour, quand le jeune couple rentre à la maison pour la relever de ses tâches de garde d'enfant, elle se précipite en bas de l'immeuble pour rejoindre le groupe de danse. Cette activité lui a permis de s'intégrer plus pleinement dans la communauté, a-t-elle dit.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yishuang Liu)
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