Les autorités vont prendre des mesures contre les sites Web qui offrent des "achats groupés d’épouses" venant de pays d'Asie du Sud-Est et entraînant un trafic humain.
«Ces derniers jours, certains courtiers matrimoniaux transfrontaliers ou sites Web ont publié des annonces alléchantes présentant de jeunes vietnamiennes pour des mariages transfrontaliers, mais la plupart d'entre eux impliquent des enlèvements», a déclaré Wang Ying, directeur adjoint de l’Office de lutte contre la traite des personnes dépendant du Bureau ministériel des enquêtes criminelles.
En Chine, où les fils sont généralement préférés, le rapport des garçons et des filles est déséquilibré, ce qui a donné lieu à un groupe important de célibataires. Pour certains hommes seuls des zones rurales, le coût pour épouser une Chinoise est si élevé que le mariage avec un femme étrangère est une solution viable.
D’où la création d’une "entreprise" pour les groupes de trafic d’êtres humains, proposant en Chine des femmes venant des pays d'Asie du Sud-Est, comme le Vietnam, le Myanmar et le Cambodge.
En décembre 2013, la police de la province de Fujian (est de la Chine) avait découvert plus de 100 cas de traite d’ êtres humains impliquant notamment des Vietnamiennes et sauvé 28 victimes.
Les forces de l’ordre ont interpellé 62 suspects, dont plusieurs sont liés à des agences matrimoniales illégales.
Selon Wang Ying, des agences matrimoniales proposeraient aux hommes chinois une promotion d’un voyage groupé, via des sites Web, et arrangent en fait des rencontres avec les femmes de la région.
Ces organismes maffieux ciblent les jeunes femmes des zones rurales âgées entre 20 et 30 ans, leur assurant qu’elles pourront devenir les épouses de riches Chinois dans les grandes villes.
«Une fois qu’un client prend d'affection une de ses jeunes filles, les escrocs les persuadent de se marier au Vietnam, en demandant au futur mari de verser à titre de frais de service de 30 000 (4800 $) à 50 000 yuans», a précisé Wang.
Selon le ministère, en plus d'être «vendues» dans les zones rurales chinoises comme épouses de villageois locaux, des jeunes Vietnamiennes ont été contraintes de fournir des services sexuels dans les maisons de prostitution souterraines dans les zones côtières ou frontalières de la Chine, comme le Yunnan et les provinces du Guangdong, ou la région autonome Zhuang du Guangxi.
«La police va mener des actions régulières pour lutter contre la traite des femmes étrangères, et accorder plus d'attention aux secteurs clés, tels que les stations de bus, les quais et les petites routes dans les champs et les montagnes où les trafiquants passent facilement», a expliqué le responsable.
Ce dimanche, le Myanmar a également élaboré et mis en œuvre un plan d'action sous-régional allant de 2014 à 2018, en collaboration avec les membres de l'ASEAN et la Chine, dans l’objectif vise à réprimer la traite des personnes.
Les autorités du Myanmar ont expliqué avoir arrêté 211 trafiquants d'êtres humains et secouru cette année plus d’une centaine de victimes.
Liu Fang, une avocate de la All China Lawyers Association, a déclaré que plus de coopération dans l'application de la loi était nécessaire entre la Chine et l'Asie du Sud-Est pour lutter contre la traific humain.
«Davantage d'efforts sont nécessaires en matière de partage de renseignements et d'investigation des affaires, ainsi que le transfert et le rapatriement des suspects», a-t-elle souligné.