Alors que le monde entier regardait le match Allemagne-France de la Coupe du monde aux premières heures du samedi, les habitants d'Urumqi étaient davantage préoccupés par ce qui pourrait se passer à l'aube.
Le 5 juillet 2009, près de 200 personnes ont été tuées et 1.700 autres blessées dans des émeutes sanglantes à Urumqi, capitale de la région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest).
Le terrorisme est depuis lors un problème préoccupant à Urumqi, où les attaques meurtrières n'ont jamais cessé. Des mesures inflexibles ont été prises dans cette ville afin de garantir la stabilité et lutter contre le terrorisme.
Une attentat terroriste a eu lieu le 22 mai dans un marché en plein air, faisant 31 morts et 94 blessés. Le gouvernement municipal a reconnu qu'il était impossible d'éliminer tous les risques potentiels de sécurité dans des lieux si exigus et si fréquentés.
La ville a élevé les contrôles de sécurité au plus haut niveau dans les aéroports, les gares ferroviaires, les gares routières, les centres commerciaux, les écoles et les jardins d'enfants. Toute personne doit subir un scanner corporel pour entrer sur les places publiques ou dans les parcs.
"Nous commençons à nous y habituer et nous comprenons pleinement la complexité de la situation. Après tout, nous faisons partie de cette ville et nous devons accepter ce qui se passe devant nous", a déclaré Chen Huaming, un retraité.
"Bien que ce soit dur, nous essayons de mener une vie aussi normale qu'avant", a indiqué un caissier portant un gilet pare-balles.
Yang Guang, un touriste venu de Shanghai, a néanmoins déclaré : "vous ne pouvez pas réaliser combien le Xinjiang est calme et sûr avant de l'avoir vraiment visité".
"Les Han de la région ne sont pas différents de nous, tandis que les Ouïgours sont plus hospitaliers et chaleureux qu'on ne le pense", a-t-il ajouté.
Le Xinjiang compte 20 millions d'habitants, dont huit millions de Han et 12 millions de Ouïgours et d'autres minorités ethniques.