Dernière mise à jour à 10h05 le 12/04
Les Tunisiens célèbrent, le 9 avril de chaque année, la "Fête des martyrs" qui rend hommage aux patriotes qui se sont sacrifiés le 9 avril 1938 en revendiquant des réformes politiques, notamment l'institution d'un parlement, un pas majeur vers l'indépendance de la Tunisie encore sous protectorat français.
Une cérémonie officielle marquant la commémoration de ce 83e anniversaire a eu lieu, ce vendredi, au Carré des martyrs, dans le quartier de Séjoumi, situé vers la banlieue sud de Tunis.
Accompagné du chef du gouvernement, Hichem Mechichi et du président de l'Assemblée des représentants du peuple (parlement), Rached Ghannouchi, le président Saïed a déposé une gerbe de fleurs au pied du mémorial, édifié en hommage aux martyrs des avènement du 9 avril 1938, a pu constater un correspondant de Xinhua.
Les trois sommets du pouvoir tunisien ont salué le drapeau au son de l'hymne national et trois coups de canon ont été tirés à l'occasion.
En marge de cet événement, le président Saïed a passé en revue avec le chef du gouvernement les mesures annoncées hier, notamment l'interdiction de la circulation interprovinciale pendant le mois sacré de Ramadan outre un couvre-feu durci de 19h à 5h du matin.
Le chef d'Etat tunisien a appelé, en ce sens, à "prendre en compte les propositions du comité scientifique de lutte contre le COVID-19, mais aussi les aspects liés à la situation économique et sociale : si l'objectif est d'ancrer la distanciation entre les individus, alors il ne peut pas être réalisé pendant le jeûne, avant l'appel à la prière du coucher du soleil", a noté la présidence de la République, citant Kaïs Saïed.
Selon le président Saïed, force sera de prendre en considération tous les paramètres et de prendre des mesures adéquates tout en préservant la possibilité de les revoir dans les régions, chacune à part, en fonction de l'évolution de la situation épidémique dans le pays.
Les évènements du 9 avril 1938 furent, pour rappel, un tournant décisif dans l'histoire contemporaine de la Tunisie et sa la lutte de libération nationale. Ces événements sanglants ont été l'étincelle ayant déclenché des grandes mutations politiques couronnées par l'indépendance le 20 mars 1956, puis la proclamation de la République le 25 juillet 1957.
Des milliers de Tunisiens se sont rassemblés, depuis le 7 avril 1938 dans des marches de protestation d'envergure, couronnés le 9 avril par l'organisation de deux grandes marches conduites par des figures de proue des résistances syndicale et politique tunisiennes, dont Ali Belhouane et Mongi Slim.
Parmi les revendications phares en marge de ces évènements de l'époque, la création d'un parlement tunisien. Bon nombre du mouvement national tunisien ont été arrêtés lors de ces évènements marqués, pour la première fois en Tunisie, par la participation féminine.