Dernière mise à jour à 08h55 le 09/02
Les variants du COVID-19 recensés au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et au Brésil sont au centre des préoccupations en France. Pour freiner la propagation de ces souches variantes, déjà présentes dans le pays, plusieurs mesures supplémentaires ont été annoncées par les autorités.
La dernière mesure en date, est l'allongement de la durée d'isolement et l'obligation de réaliser un test de sortie de quarantaine en cas de contamination au variant sud-africain ou brésilien.
Dans une note à l'attention des professionnels de santé, publiée le dimanche 7 février, la Direction générale de la santé (DGS) a indiqué que tout test positif au variant sud-africain ou brésilien, doit "obligatoirement" faire l'objet d'un second prélèvement.
Ce second prélèvement appelé "test PCR de criblage" doit être "réalisé dans un délai de 36 heures maximum, afin de déterminer s'il s'agit d'une contamination par une variante" du virus, ont précisé les autorités sanitaires.
La contamination à ces variants nécessitera désormais, selon la DGS, un allongement de la durée d'isolement de sept à dix jours. Et un test de sortie d'isolement doit être "systématiquement" réalisé pour les personnes porteuses du variant.
La levée de l'isolement est ainsi conditionnée à l'obtention d'un résultat de test négatif : "Si le test revient positif, l'isolement est prolongé de 7 jours après ce résultat", a indiqué la DGS dans sa note.
Ce dispositif de recherche des variants du COVID-19 n'épargne pas non plus le protocole sanitaire en vigueur dans les écoles. La fermeture de la classe est désormais prononcée si un cas de contamination au variant brésilien ou britannique est identifié chez les élèves ou le personnel enseignant. De même que si un enfant est cas-contact d'un membre de sa famille contaminé par une des deux variantes.
Le port du masque à l'école, obligatoire dès l'âge de six ans, est également soumis depuis ce lundi 8 février à des règles strictes afin de répondre à la propagation des variants du virus. Désormais seuls les masques chirurgicaux et les masques en tissu de catégorie1 qui ont un pouvoir filtrant sont autorisés à l'école.
Ces mesures supplémentaires s'ajoutent à celles déjà prises par le gouvernement pour protéger les Français du risque de propagation des souches variantes. Il s'agit notamment du durcissement des conditions d'entrer sur le territoire français, aux voyageurs en provenance de pays extérieurs à l'UE, et la fermeture des centres commerciaux non alimentaires de plus de 20.000 m2.
Le Premier ministre français Jean Castex a exprimé son inquiétude face à la progression des variants, lors d'une conférence de presse le 4 février dernier. "La part des variants est passées de 3,3% le 8 janvier à 14% aujourd'hui (4 février)", a dit M. Castex tout en annonçant l'identification le 3 février dernier, de 4 cas de variants brésiliens dans le Var (Sud).
L'inquiétude grandit également chez les soignants et scientifiques qui continuent d'alerter sur le risque de propagation des variants du virus."Si on ne fait rien, on risque de se retrouver avec une augmentation du nombre de cas" de variant britanniques, a prévenu sur BFMTV, Bruno Lina, membre du Conseil scientifique du COVID-19.
Selon ce virologue, "on est sur un plateau qui nécessite de rester vigilant, car il n'y a pas de baisse". Le professeur Arnaud Fontanet a aussi décrit une situation préoccupante, et prédit "des mois difficiles" à venir. "Les semaines qui viennent seront décisives. Celui qui va dicter la marche à suivre, c'est le variant anglais, il circule dans toutes les classes d'âge, et serait 30% plus létal", a dit M. Fontanet, épidémiologiste et chercheur.
La situation épidémiologique est fragile en France avec en moyenne 20.000 contaminations par jour, et une forte pression au niveau des hôpitaux.