Dernière mise à jour à 09h19 le 21/05
Plusieurs experts ont critiqué la lettre adressée par le président américain Donald Trump au directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Dans ce courrier, dont il a tweeté le contenu, il menace de geler définitivement le financement américain à l'agence onusienne à moins que cette dernière ne procède à "des améliorations substantielles sous 30 jours".
Lawrence Gostin, professeur de droit de la santé dans le monde et directeur de l'Institut O'Neill du droit de la santé national et global à l'Université de Georgetown, a tweeté mardi que cette lettre s'apparentait à "un petit tyran qui fait des menaces", ajoutant qu'elle était "factuellement fausse".
Celui qui collabore par ailleurs avec l'OMS a de plus douté qu'il puisse mettre ses menaces à exécution, pensant que le Congrès américain refusera toute sortie de l'OMS.
M. Trump avait annoncé à la mi-avril que son gouvernement suspendait son financement de l'OMS, une décision dénoncée par beaucoup d'experts disant y voir là une tentative visant à rejeter le blâme et la qualifiant de contre-productive en matière de gestion de crise sanitaire.
A eux seuls, les Etats-Unis comptent plus de 1,5 million d'infectés et plus de 90.000 morts, selon le décompte de l'Université Johns Hopkins, soit plus que dans n'importe quel autre pays.
Dans une tribune parue mardi dans le Washington Post, Max Boot, associé de recherche principal en sécurité nationale au Conseil des relations extérieures (CFR), un think tank américain, juge à propos de ce courrier qu'il "est difficile d'imaginer un document moins convaincant et moins productif".
"Menacer de quitter l'OMS en pleine crise sanitaire globale est l'équivalent géopolitique de s'injecter (de l'eau de Javel) en guise de remède", grince-t-il. "Les Etats-Unis ont choisi de faire cavalier seul et sont désespérément en retard dans la lutte contre la pandémie. C'est la faute de Trump, pas de l'OMS".
La revue scientifique britannique réputée The Lancet a pour sa part contredit Donald Trump qui avait incorrectement cité un article qu'elle avait publié, parlant d'affirmation "factuellement erronée".
Elle a souligné dans un communiqué que ses accusations visant l'OMS "sont graves et sapent les efforts visant à renforcer la coopération internationale pour contrôler la pandémie".