Dernière mise à jour à 16h47 le 07/01
La ministre japonaise de la Justice Masako Mori a réitéré lundi que la violation par l'ex-président de Nissan Motor, Carlos Ghosn, des conditions de sa liberté sous caution et sa fuite du système judiciaire japonais étaient illégales.
Mme Mori a affirmé lors d'une conférence de presse à Tokyo sur le sujet que M. Ghosn, qui est poursuivi au Japon pour inconduite financière présumée, a illégalement quitté le pays pour le Liban via la Turquie.
"Partir sans passer par les procédures d'embarquement appropriées et par des moyens non autorisés constitue un crime de sortie illégale du territoire", a souligné Mme Mori tout en refusant de commenter les détails de son évasion, qui pourrait avoir été facilitée par des complices entraînés.
Pour sa première conférence de presse depuis la fuite de M. Ghosn, Mme Mori a démenti les allégations selon lesquelles le système judiciaire japonais serait "truqué", assurant que ce système "garantit les droits humains de base" et fonctionne correctement.
"C'est une question distincte de sa sortie illégale du territoire japonais", a-t-elle ajouté.
Elle faisait référence à un communiqué publié par le représentant américain de M. Ghosn et dans lequel ce dernier affirme "je suis maintenant au Liban et ne serai plus retenu en otage par le système judiciaire japonais truqué".
"La culpabilité est présumée, la discrimination est généralisée et les droits humains de base sont bafoués", a déclaré M. Ghosn, dont le procès devrait débuter à Tokyo en avril prochain.
L'ancien magnat de l'automobile âgé de 65 ans a initialement été arrêté il y a plus d'un an par le parquet japonais.
M. Ghosn, qui détient les nationalités brésilienne, française et libanaise, a été accusé d'avoir minimisé sa rémunération pendant des années et d'avoir détourné des fonds du constructeur japonais. Il a démenti toutes ces accusations, soutenant que des personnes à l'intérieur du groupe avaient conspiré contre lui.
Il a été libéré sous caution en avril dernier aux termes de conditions strictes qui comprenaient une interdiction de voyager, un accès limité à des téléphones et ordinateurs et une assignation à résidence avec surveillance.