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La communauté internationale reste prudente après la mort présumée du chef de l'Etat islamique

Xinhua | 28.10.2019 09h14

Le président américain Donald Trump a annoncé dimanche que le chef de l'Etat islamique (EI) Abou Bakr Al-Baghdadi avait été tué lors d'une opération militaire américaine en Syrie.

S'exprimant à la Maison Blanche, M. Trump a indiqué que les forces d'opérations spéciales américaines avaient mené un raid samedi soir visant Al-Baghdadi dans le nord-ouest de la Syrie, au cours duquel ce dernier s'est suicidé en déclenchant un gilet chargé d'explosifs.

Le test d'ADN effectué après l'opération a formellement identifié Al-Baghdadi, a affirmé M. Trump.

"Je tiens à remercier la Russie, la Turquie, la Syrie et l'Irak. Je veux aussi remercier les Kurdes syriens pour l'assistance qu'ils ont pu nous accorder. C'était une mission très, très dangereuse", a-t-il ajouté.

A la suite de l'annonce de M. Trump, le ministère russe de la Défense a cependant déclaré qu'il ne disposait pas d'informations fiables sur la mort d'Al-Baghdadi.

L'augmentation du nombre de participants directs et de pays qui auraient pris part à cette "opération", chacun fournissant des détails totalement contradictoires, donne raisonnablement lieu à des questions et des doutes sur la réalité et le succès de celle-ci, a indiqué le ministère dans un communiqué.

En réponse à l'annonce de M. Trump, le ministre iranien des Télécommunications Mohammad Javad Azari Jahromi a rétorqué sur Twitter : "Pas besoin de se vanter ! Vous avez simplement tué votre créature".

Dimanche, certains alliés traditionnels des Etats-Unis ont salué l'annonce américaine de la mort d'Al-Baghdadi tout en rappelant que la lutte contre le terrorisme est loin d'être terminée.

La ministre française de la Défense Florence Parly a de son côté écrit sur Twitter : "Baghdadi : retraite anticipée pour un terroriste, mais pas pour son organisation".

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a salué la mort du chef de l'EI qu'il a qualifiée de "moment important", mais a également averti que la lutte contre cette organisation terroriste "n'est pas encore finie".

Selon le Washington Post, Javed Ali, un ancien directeur de l'antiterrorisme à la Maison Blanche, a déclaré que la mort d'Al-Baghdadi serait un "gros coup dur" mais que l'EI avait déjà prouvé sa résilience.

"Sa mort aura certainement un impact sur le groupe terroriste, mais sera sûrement une victoire tactique symbolique et de courte durée dans le combat contre le groupe Etat islamique", a estimé Najib Khalaf, analyste politique et professeur en sciences politiques à l'Université irakienne al-Nahrain.

"L'élimination du calife autoproclamé ne fera pas complètement disparaître la menace de l'Etat islamique car l'idéologie djihadiste salafiste et les restes éclatés de l'organisation resteront forts", a indiqué à Xinhua l'analyste politique irakien Nadhum al-Jubouri.

M. Al-Jubouri a expliqué à Xinhua que la mort d'Al-Baghdadi "fera baisser le moral de ses éléments, beaucoup d'entre eux quitteront probablement le groupe, mais certains qui adhèrent fortement à l'idéologie extrémiste du groupe estiment que tuer une personne ne signifie pas la fin de leur idéologie".

L'analyste a prédit que la bataille contre l'organisation se poursuivrait, avertissant que "le groupe de combattants se concentrera sur des opérations qualitatives (...) pour prouver que le groupe n'est pas détruit par la mort de son chef".

Al-Baghdadi, 48 ans, de son vrai nom Ibrahim Awad al-Badri, a annoncé la création d'un califat dénommé "Etat islamique" en juin 2014.

En 2016, le département d'Etat américain a offert une récompense pouvant aller jusqu'à 25 millions de dollars pour toute information menant à son arrestation ou à sa mort.

(Rédacteurs :实习生2, Yishuang Liu)
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