Dernière mise à jour à 08h50 le 02/09
Le mis en cause dans l'attaque au couteau de Villeurbanne qui a fait un mort et huit blessés le 31 août, est "inconnu des services de police", selon le procureur de la République de Lyon, Nicolas Jacquet, ce dimanche lors d'une conférence de presse.
Sans aucun antécédent judiciaire, l'homme n'était pas connu comme radicalisé par les services de renseignements français. L'homme, dont l'identité est toujours en cours d'évaluation par les autorités françaises, "serait de nationalité afghane", a indiqué le procureur, ajoutant que l'assaillant aurait présenté au moins deux identités aux policiers et serait âgé "de 31, 33 ou 27 ans".
M. Jacquet a également décrit le parcours du suspect qui serait arrivé en France en 2009, puis a été localisé en Italie en 2014, en Allemagne en 2015 et en Norvège 2016; il serait entré à nouveau en France en 2016 et il était en possession d'une carte de séjour avec demande de renouvellement jusqu'au 31 janvier 2020.
Le domicile actuel du mis en cause se trouve dans un centre d'accueil pour réfugiés à Vaux-en-Velin, à proximité du centre de Lyon et son téléphone est actuellement en cours d'analyse. Selon une première expertise psychologique, l'homme est dans un état "psychotique envahissant avec délire paranoïde à thématiques multiples dont mysticisme et religion", a précisé M. Jacquet.
Reconnaissant une forte consommation de cannabis, l'individu a affirmé aux policiers être musulman et "avoir entendu des voix insulter Dieu lui et lui donnant l'ordre de tuer", mais "ses propos demeuraient incohérents et confus", selon le Procureur. Plusieurs témoins ont indiqué que l'homme criait des propos religieux mais "de nombreux autres témoins évoquaient un comportement délirant", a-t-il ajouté.
Le procureur est ensuite revenu sur les faits et le bilan des victimes. La personne décédée est un jeune homme âgé de 19 ans et originaire de Savoie.
Huit autres personnes ont été blessées, dont trois grièvement. Deux des trois victimes grièvement blessés sont toujours hospitalisées, mais leur pronostic vital n'est plus engagé. Les six autres blessés ont regagné leur domicile, mais "présentent de forts troubles post-traumatiques et vont être "rapidement" prises en charge, a expliqué M. Jacquet, précisant qu'une quarantaine de personnes ayant assisté à la scène se trouvent également dans un état post-traumatique nécessitant un suivi médical.
Concernant le déroulement des faits, l'agression a eu lieu vers 16h25 heure locale samedi 31 août, à la gare routière de Villeurbanne, à hauteur de l'arrêt Laurent-Bonnevay. L'homme s'est attaqué à des passants au hasard, leur portant "de violents coups par arme blanche", tuant la première victime et blessant sept autres personnes. Il a blessé une huitième personne avant de descendre par les escalators rejoignant la station de métro adjacente.
"Au terme de son périple criminel, l'assaillant a été raisonné par des témoins, dont trois chauffeurs TCL. Il a été interpellé à 16h40", a précisé M. Jacquet.
Le procureur a salué "l'action des témoins, leur intervention courageuse et maîtrisée a été décisive pour mettre un terme" à l'entreprise criminelle, ajoutant qu'un couteau de 9 cm avait été retrouvé sur lui, ainsi qu'une broche de barbecue et un autre couteau avec une lame de 20 cm a été saisie à proximité de l'attaque.
Le parquet antiterroriste ne s'est pas saisi "en raison de la personnalité du mis en cause", les investigations portent sur son profil et son parcours", a expliqué le procureur, qui a annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire le 2 septembre.