Dernière mise à jour à 11h26 le 08/06
Le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré jeudi que la dette publique des Etats-Unis était insoutenable, appelant à des ajustements de la politique afin de réduire le déficit fiscal et engager la dette publique sur la voie d'une réduction graduelle à moyen terme.
"L'expansion fiscale de l'administration méricaine a permis de soutenir l'activité économique, mais cela s'est fait au prix d'une hausse continue du ratio dette-PIB", a affirmé l'institution financière dans une déclaration finale qui décrit les constatations préliminaires de ses consultations annuelles au titre de l'Article IV visant à examiner l'économie américaine.
Selon les estimations du Bureau du budget du Congrès (CBO), faites sur la base de la proposition budgétaire soumise au congrès par le président Donald Trump en mars dernier, le déficit devrait atteindre environ mille milliards de dollars pour l'année fiscale 2020.
Suivant cette proposition budgétaire, la part de la dette fédérale serait égale à 87% du PIB en 2029, comparé à 78% en 2019, toujours d'après le CBO.
Dans sa déclaration, le FMI a émis une prévision de la croissance de l'économie américaine à un taux de 2,6% cette année, et de 1,9% pour 2020. Cette estimation ne prend en compte que les droits de douane qui sont déjà effectifs, sans compter ceux que l'administration américaine entend mettre en place à l'encontre de ses partenaires commerciaux.
En dépit de projections positives à court terme pour l'économie des Etats-Unis, le FMI a averti qu'une aggravation des différends commerciaux ou un renversement de la situation sur les marchés financiers récemment portés à ébullition pourrait présenter des "risques concrets" pour l'économie américaine, avec des effets négatifs concomitants pouvant impacter d'autres pays.
D'après le FMI, "ces risques sont intimement liés à l'incertitude en matière de politiques commerciales, un facteur important pour les situations financières mondiales comme domestiques, ainsi que pour les décisions d'investissements prises par les entreprises".