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La Suède rouvre l'enquête pour viol contre Julian Assange et demande son extradition

Xinhua | 14.05.2019 08h50

La Suède va demander l'extradition du cofondateur de WikiLeaks Julian Assange depuis le Royaume-Uni, a annoncé ce lundi le parquet général suédois.

La procureure générale adjointe suédoise Eva-Marie Persson a publié un communiqué de presse ce lundi affirmant qu'elle avait décidé de rouvrir l'enquête qui avait été abandonnée sur le viol présumé d'une femme en 2010.

"Etant donné que Julian Assange a quitté l'ambassade équatorienne, les circonstances de cette affaire ont changé. J'estime qu'il existe une possibilité de faire avancer le dossier", a-t-elle soutenu.

S'il est déclaré coupable, M. Assange pourrait être condamné à une peine maximale de quatre années de prison pour ce crime.

"A mon avis, le suspect doit à nouveau être interrogé. Il sera peut-être nécessaire, avec l'aide d'une décision d'instruction européenne, de demander qu'un interrogatoire avec (Julian Assange) soit mené au Royaume-Uni. Un tel interrogatoire nécessite néanmoins le consentement (de M. Assange)", a indiqué Mme Persson.

"Je procèderai ensuite à l'émission d'un mandat d'arrêt européen, ce qui signifie qu'il sera extradé vers la Suède après avoir purgé sa peine actuelle, d'un total de 50 semaines, au Royaume-Uni", a-t-elle ajouté.

M. Assange est présentement détenu dans la prison britannique de haute sécurité de Belmarsh pour avoir violé les conditions de sa libération conditionnelle.

Son avocat suédois, Per E Samuelson, a fait part de sa surprise concernant la décision du parquet, ajoutant : "Je pense que la Suède se déshonore en reprenant l'enquête d'une manière aussi désinvolte". Il a rappelé que "nous parlons d'événements qui se sont produits il y a 10 ans".

L'enquête remonte à 2010, quand M. Assange a été accusé d'agression sexuelle, coercition et viol. A l'époque des faits, il a nié ces accusations mais refusé d'être interrogé en Suède, craignant que le pays ne l'extrade vers les Etats-Unis pour faire face à des accusations de complot.

Le cofondateur de WikiLeaks a fui peu après au Royaume-Uni et s'est vu accorder l'asile politique par l'ambassade d'Equateur à Londres, où il a vécu jusqu'en avril dernier.

Les charges de mauvaise conduite et de coercition ont été abandonnées en 2015 à l'expiration du délai de prescription. L'enquête sur le viol présumé ne sera prescrite qu'en août 2020, mais a été close en 2017 après une évaluation indiquant que M. Assange ne pourrait pas être extradé vers la Suède dans un avenir proche.

En avril dernier, M. Assange a perdu son immunité diplomatique et a été arrêté par les autorités britanniques, ouvrant la possibilité pour la Suède de reprendre l'enquête.

Le Royaume-Uni traite actuellement une autre demande d'extradition de la part des Etats-Unis en lien avec la publication par WikiLeaks de nombreux documents militaires et diplomatiques.

"J'ai bien conscience du fait qu'un processus d'extradition est en cours au Royaume-Uni et qu'il pourrait être extradé vers les Etats-Unis", a souligné Mme Persson. "Dans le cas où un conflit ferait surface entre un mandat d'arrêt européen et une demande d'extradition des Etats-Unis, les autorités britanniques décideront de l'ordre de priorité".

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Yishuang Liu)
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