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France : vives tensions à Paris lors de l'acte 23 de la mobilisation des "gilets jaunes"

Xinhua | 22.04.2019 08h53

L'acte 23 de la mobilisation des "gilets jaunes", organisé samedi en France, a été marqué par de fortes tensions, notamment à Paris où le mouvement a appelé à un rassemblement national sur les réseaux sociaux.

Selon le ministère de l'Intérieur, 27.900 personnes ont manifesté samedi en France, dont 9.000 à Paris. Des chiffres contestés par les organisateurs qui ont décompté 101.125 manifestants dans tout le pays. Les forces de l'ordre ont procédé à 21.070 contrôles préventifs, 249 interpellations dont 182 gardes à vue au niveau national, a indiqué samedi soir, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

La protestation a été marquée par de fortes tensions à Paris, proclamée "capitale nationale" de la mobilisation pour l'acte 23 du mouvement par les "gilets jaunes". Les premiers heurts ont éclaté dans l'après-midi, non loin de la place de la Bastille. Puis en fin de cortège, place de la République, où les manifestants ont brûlé des poubelles et des scooters, dégradé du mobilier urbain, et tenté de piller une boutique de vêtements de sport.

Les forces de l'ordre qui étaient très offensives, conformément aux ordres reçus, ont chargé plusieurs fois les manifestants et usé de gaz lacrymogènes pour disperser la foule massée place de la République. Outre les revendications sociales et fiscales, les manifestants ont lancé des slogans hostiles aux forces de l'ordre tels que : "suicidez-vous", une allusion aux 29 cas de suicide relevés dans la police et la gendarmerie depuis janvier 2019.

Les Champs-Elysées et leurs environs ont à nouveau été interdits aux manifestants, ainsi que le périmètre de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dévastée le 15 avril par un violent incendie. Le ministère de l'Intérieur a fait état de 227 interpellations à Paris, et 163 gardes à vue. Selon la préfecture de police, les forces de l'ordre ont procédé à 20.518 contrôles préventifs dans la capitale, dont 14.521 sur les périmètres interdits.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a dénoncé samedi soir ces slogans hostiles des manifestants contre les forces de l'ordre. "Soutien total à nos forces mobilisées et à leurs familles. Honte à ceux qui se sont livrés à une telle ignominie", a-t-il écrit sur son compte Tweeter.

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a salué le dispositif mis en place "sur les principes de mobilité et d'autonomie qui, au final", a permis de "contenir les dégradations, les violences et les tentatives de pillage, malgré la présence résolue et les tentatives répétées des casseurs". Le document indique que 14 membres des forces de l'ordre ont été blessés ce samedi en marge des manifestations.

L'acte 23 a également mobilisé sans incident majeur en province - Bordeaux, Lille, Marseille ou encore Rouen - à l'exception de Toulouse, où des échauffourées ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre, entrainant l'interpellation de 17 personnes selon la préfecture de Haute-Garonne.

Ce 23ème samedi consécutif de mobilisation des "gilets jaunes" intervient après le report de l'annonce très attendue des mesures du président Macron, suite à l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Les autorités qui redoutaient ainsi un débordement et une infiltration de casseurs lors cet acte 23, notamment à Paris, Bordeaux et Toulouse, ont mobilisé 60.000 membres des forces de l'ordre au niveau national, dont plus de 6.000 à Paris.

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Gao Ke)
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