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Le président français livre sa vision pour une "Renaissance européenne" dans une tribune diffusée dans les 28 pays membres de l'UE

Xinhua | 05.03.2019 08h14

A travers une tribune intitulée "pour une Renaissance européenne", transmise lundi par l'Elysée, le président français Emmanuel Macron s'adresse aux citoyens du Vieux continent et détaille sa vision de l'Europe, donnant ainsi le véritable coup d'envoi du scrutin de mai prochain lors duquel sera renouvelé le Parlement européen.

"Citoyens d'Europe, si je prends la liberté de m'adresser directement à vous, ce n'est pas seulement au nom de l'histoire et des valeurs qui nous rassemblent. C'est parce qu'il y a urgence. (...) Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale, l'Europe n'a été aussi nécessaire. Et pourtant, jamais l'Europe n'a été autant en danger", a déclaré, en préambule, Emmanuel Macron, dans cette tribune transmise par l'Elysée lundi soir.

Dans ce texte très attendu, qui sera publié mardi dans les colonnes de journaux de 28 pays membres de l'UE, à moins de 100 jours des élections européennes de mai, le chef de l'Etat français reprend les thèmes europhiles qu'il avait développés pendant la campagne présidentielle de 2007 et ré-endosse le costume du défenseur d'une UE menacée par la montée des partis nationalistes et eurosceptiques.

"Nous sommes à un moment décisif pour notre continent; un moment où, collectivement, nous devons réinventer politiquement, culturellement, les formes de notre civilisation dans un monde qui se transforme. C'est le moment de la Renaissance européenne. Aussi, résistant aux tentations du repli et des divisions, je vous propose de bâtir ensemble cette Renaissance autour de trois ambitions: la liberté, la protection et le progrès", plaide la tribune d'Emmanuel Macron.

Il a évoqué le Brexit, "symbole de la crise de l'Europe, qui n'a pas su répondre aux besoins de protection des peuples face aux grands chocs du monde contemporain" et "symbole, aussi, du piège européen", selon lui.

"Le repli nationaliste ne propose rien; c'est un rejet sans projet. Et ce piège menace toute l'Europe: les exploiteurs de colère, soutenus par les fausses informations, promettent tout et son contraire", assène-t-il.

"Partout les citoyens demandent à participer au changement", poursuit-il, faisant allusion au grand débat national qu'il a lancé en France dans la foulée du mouvement de contestation des "gilets jaunes".

Emmanuel Macron annonce "d'ici la fin de l'année" la mise en place d'une "Conférence pour l'Europe" regroupant "représentants des institutions européennes et des Etats", "panels de citoyens", "universitaires", "partenaires sociaux", "représentants religieux et spirituels" "afin de proposer tous les changements nécessaires à notre projet politique, sans tabou, pas même la révision des traités".

Il appelle à "une feuille de route pour l'Union européenne traduisant en actions concrètes ces grandes priorités". "Dans cette Europe, les peuples auront vraiment repris le contrôle de leur destin; dans cette Europe, le Royaume-Uni, j'en suis sûr, trouvera toute sa place", écrit-il.

"Citoyens d'Europe, l'impasse du Brexit est une leçon pour tous. Sortons de ce piège, donnons un sens aux élections à venir et à notre projet. A vous de décider si l'Europe, les valeurs de progrès qu'elle porte, doivent être davantage qu'une parenthèse dans l'histoire. C'est le choix que je vous propose, pour tracer ensemble le chemin d'une Renaissance européenne", exhorte le chef de l'Etat français.

Parmi les propositions énumérées dans sa tribune, on peut noter la création d'"une Agence européenne de protection des démocraties", l'interdiction du financement des partis politiques européens par des puissances étrangères, la mise en place d'une "supervision européenne" des géants du numérique ou encore un "pacte d'avenir avec l'Afrique".

Dans un contexte migratoire toujours tendu, le président français appelle aussi à "remettre à plat l'espace Schengen". "Tous ceux qui veulent y participer doivent remplir des obligations de responsabilité (contrôle rigoureux des frontières) et de solidarité (une même politique d'asile, avec les mêmes règles d'accueil et de refus)", écrit-il.

Emmanuel Macron évoque également la défense européenne. "D'importants progrès ont été réalisés depuis deux ans, mais nous devons donner un cap clair : un traité de défense et de sécurité devra définir nos obligations indispensables, en lien avec l'OTAN et nos alliés européens", déclare-t-il.

Sur le front économique, il estime que l'UE doit refonder sa politique de concurrence et sa politique commerciale afin de "sanctionner ou interdire en Europe les entreprises qui portent atteinte à nos intérêts stratégiques et nos valeurs essentielles, comme les normes environnementales, la protection des données et le juste paiement de l'impôt; et assumer, dans les industries stratégiques et nos marchés publics, une préférence européenne comme le font nos concurrents américains ou chinois".

Enfin, concernant l'écologie, Emmanuel Macron écrit, en appelant à la création d'une "Banque du climat": "De la Banque centrale à la Commission européenne, du budget européen au plan d'investissement pour l'Europe, toutes nos institutions doivent avoir le climat pour mandat".

(Rédacteurs :实习生2, Yishuang Liu)
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