Dernière mise à jour à 08h46 le 16/04
La demande déposée par la Russie pour que le Conseil de sécurité des Nations Unies condamne les frappes aériennes américaines, britanniques et françaises à la suite d'une attaque présumée avec armes chimiques a échoué en dépit du soutien de la Chine et de la Bolivie qui se soient jointes à la Russie pour voter en faveur d'un projet de résolution, les Pays-Bas, la Suède, le Koweït, la Pologne et la Côte d'Ivoire ayant voté avec les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Quatre pays se sont abstenus : l'Éthiopie, le Kazakhstan, la Guinée équatoriale et le Pérou. Le conseil de 15 membres s'était réuni le 14 avril, à la demande de la Russie, pour la cinquième fois au sujet de la Syrie depuis une attaque présumée au gaz toxique mortel dans la ville syrienne de Douma, il y a une semaine.
Les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont tiré 105 missiles pendant la nuit du 13 au 14 avril en représailles, ciblant le programme d'armes chimiques de la Syrie. « Pourquoi n'avez-vous pas attendu le résultat de l'enquête que vous avez demandée ? », a déclaré Vassily Nebenzia, ambassadeur de Russie auprès des Nations Unies à l'ONU après le vote. Il a accusé les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne de « faire preuve d'un mépris flagrant pour le droit international ». Les enquêteurs internationaux de l'organisation mondiale de surveillance des armes chimiques se trouvent en Syrie et devaient commencer le 14 avril leur enquête sur l'attaque présumée aux gaz toxiques. La Russie et la Syrie ont de leur côté déclaré qu'il n'y avait aucune preuve d'une attaque à l'arme chimique.
Les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont défendu leur action militaire comme étant légale pendant la réunion du Conseil de sécurité. « Nous sommes convaincus que nous avons paralysé le programme d'armes chimiques de la Syrie. Nous sommes prêts à maintenir cette pression, si le régime syrien est assez fou pour tester notre volonté », a déclaré Nikki Haley, l'ambassadrice américaine aux Nations Unies. « Si le régime syrien utilise à nouveau ces gaz toxique, les États-Unis sont prêts et chargés », a averti Mme Haley.
Lors d'une allocution devant le Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exhorté tous les États à faire preuve de retenue dans ces circonstances dangereuses et à éviter tout acte susceptible d'aggraver les problèmes et d'aggraver les souffrances du peuple syrien. Huit pays ont voté samedi contre le texte rédigé par la Russie, tandis que quatre se sont abstenus. Une résolution a besoin de neuf voix en faveur et pas de veto de la Russie, de la Chine, de la France, de la Grande-Bretagne ou des États-Unis. Le 10 avril, le Conseil n'avait pas davantage réussi à approuver trois projets de résolution sur les attaques d'armes chimiques en Syrie. La Russie avait opposé son veto à un texte américain, tandis que deux résolutions rédigées par les Russes n'ont pas réussi à obtenir un minimum de neuf votes. La France, les États-Unis et la Grande-Bretagne envisagent à présent de présenter un nouveau projet de résolution visant à démanteler le programme d'armement chimique syrien, à éradiquer le terrorisme, à exiger un cessez-le-feu en Syrie et à trouver une solution politique au conflit.